
Les fonds traversent la crise en travaillant leurs participations

En ces temps plus difficiles, marqués par une phase d’ajustement des valorisations, les fonds de private equity accélèrent la stratégie de transformation de leurs sociétés en portefeuille. Selon le dernier rapport annuel publié ce lundi par Bain & Company (Bain), les opérations de buildup (acquisition réalisée par une entreprise détenue par un fonds) ont en effet atteint un niveau record l’an passé. Elles ont représenté 72% du nombre des transactions de LBO réalisées aux Etats-Unis, contre 65% en moyenne sur la période 2017-2022. «Cette tendance croissante est également perceptible en Europe et est appelée à se poursuivre», perçoit Guillaume Tobler, associé chez Bain.
Dans un environnement actuellement incertain,«les fonds se concentrent plus que jamais sur les actifs qu’ils maitrisent. Ils jouent sur les synergies en accompagnant leur participation dans des opérations de croissance externe. L’internationalisation est devenue un thème de développement croissant», détaille Jérôme Brunet, associé chez Bain.
En outre, «face à un accès à la dette plus restreint, les fonds ont regardé des acquisitions de plus petite taille, comme dans le cas d’un build-up (comparativement à un investissement en direct dans une nouvelle société)», enchaine Jérôme Brunet.
3.700 milliards de dollars
Les fonds d’investissement disposent toutefois d’une manne de capitaux propres sans précédent. Le montant de la poudre sèche (dry powder, capitaux engagés par les investisseurs, mais non encore investis) atteignait 3.700 milliards de dollars (3.500 milliards d’euros) fin 2022, contre 3.200 milliards de dollars un an plus tôt. Selon le rapport de Bain, dans un environnement très positif pour le capital investissement ces dernières années, la durée moyenne entre deux levées de véhicules pour un même gérant s’est réduite à un plus bas de 3,2 ans en 2022, contre cinq ans en moyenne en 2013.
Ce dynamisme apparent cache toutefois une réalité différente pour certains acteurs. «On observe depuis le deuxième semestre une polarisation entre les fonds les plus performants, qui ont réussi sans réelle difficulté à finaliser leur levées de fonds, et d’autres, souvent de plus petite taille, qui peinent à finaliser leur processus», souligne Guillaume Tobler. Comme toujours, la crise fera émerger des gagnants et des perdants.
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