
La formation d’un champion européen des biscuits se précise

L’Europe va-t-elle donner naissance à un champion de la fabrication de biscuits ? Le scénario gagne en crédibilité depuis la mise en vente du groupe néerlandais Continental Bakeries par Goldman Sachs Merchant Banking et Silverfern – détenteurs du capital depuis plus de cinq ans. Selon les informations recueillies par L’Agefi, des discussions auraient lieu entre l’industriel batave et Biscuit International, le leader français des biscuits de marque distributeur. Le processus de cession confié à Rothschild & Co ne serait pas encore bouclé et d’autres noms français de l’agroalimentaire reviennent sur le devant de la scène, comme Biscuits Bouvard. Mais ce dernier ne fait pas office de favoris, à en croire des proches du dossier.
Deux acteurs complémentaires
Continental Bakeries est spécialisé dans la fabrication de biscuits, de substituts de pains et de toasts déployés au travers de marques de distributeur et plusieurs marques célèbres en Europe du Nord, comme Haust, Gille, Grabower, Bussink et Brinky. Il dispose d’une quinzaine d’usines sur le Vieux Continent, où officient près de 2.500 personnes. Son Ebitda serait proche de 60 millions d’euros. De son côté, Biscuit International, racheté par Platinum Equity pour 860 millions d’euros en 2019, a été créé il y a cinq ans à la suite de la fusion entre le français Poult et le néerlandais Banketgroep. Il propose une vaste gamme de biscuits (biologique, sans gluten, sans huile de palme, sans lactose…) vendus sous marque distributeur. «La complémentarité des deux groupes est flagrante, que ce soit d’un point de vue produit ou d’un point de vue géographique. Continental Bakeries dispose d’une place forte en Europe du Nord, quand Biscuit International est bien implanté en France et dans l’Europe du Sud, avec un Ebitda à 84 millions avant la crise sanitaire », note un expert de l’agroalimentaire.
Le rapport de force s’est néanmoins équilibré entre eux, en raison d’une année 2020 compliquée du côté de Biscuit International. «Les Français ont énormément cuisiné pendant la pandémie, plombant de facto les ventes du groupe parisien. Ce qui n’a pas été observé au Royaume-Uni, à titre d’exemple», souligne ce même professionnel. L’idée d’un rapprochement entre les deux groupes n’est pas récente. Au cours des dernières années, différentes tentatives avaient été faites, sans succès. Si les échanges venaient à aboutir, un leader européen de plus d’un milliard d’euros de valorisation pourrait émerger.
Plus d'articles du même thème
-
Altaroc dévoile les contours de son millésime Odyssey 2025
La plateforme donnant accès au private equity pour les particuliers investira, pour cette cinquième génération, dans sept à huit fonds américains et européens et dans quelques co-investissements. -
Otium Partners soutient la création d'un nouveau champion français de l'expertise comptable
Grâce à une levée de 50 millions d’euros auprès d’Otium Partners, les fondateurs d'Archipel veulent bâtir un leader national capable de relever les défis générationnels, technologiques et économiques d'un secteur encore fragmenté. -
Le Groupe Magellim accentue sa diversification
Il revoit sa structuration pour s’affranchir de son image d’acteur immobilier. Le groupe veut se renforcer sur les valeurs mobilières et notamment le private equity. Une acquisition devrait être annoncée dans les prochains mois.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions