
Eurazeo entre au capital de la fintech britannique Thought Machine

Intégrer des technologies cloud-natives est devenu l’une des obsessions des grandes banques mondiales. Cette tendance n’a pas échappé à Eurazeo qui, à travers Eurazeo Growth, vient de rejoindre le pool d’investisseurs de Thought Machine, un éditeur britannique de logiciel core banking nouvelle génération. La société de gestion dirigée par Virginie Morgon injecte ici 33 millions de dollars sur les 42 millions que totalise cette deuxième tranche de la série B de la fintech. Le solde est apporté par British Patient Capital et la banque suédoise SEB. La première tranche avait permis de récolter pas moins de 83 millions de dollars, juste avant le confinement britannique du 23 mars. Elle avait été abondée par Draper Esprit, avec la participation des investisseurs historiques que sont notamment IQ Capital, Playfair Capital et Lloyds Banking Group – clients de la fintech, au même titre que SEB, Standard Chartered ou bien encore Atom Bank. Le montant total de la série B est ainsi porté à 125 millions de dollars.
150 nouveaux collaborateurs
Fondée il y a six ans par Paul Taylor, ancien ingénieur de Google, Thought Machine a mis au point le logiciel Vault, destiné aux établissements bancaires ne possédant pas d’infrastructures modernes. Avec cette interface, les clients finaux disposent d’une unique porte d’entrée pour accéder aux services de leur banque, que ce soit pour faire une demande de crédit, ouvrir un compte ou consulter son solde. Encore déficitaire, la fintech londonienne emploie actuellement plus de 350 personnes entre ses bureaux de Londres et de Singapour. Avec ces fonds, elle prévoit 150 recrutements supplémentaires cette année.
Le développement en Australie, en Amérique du Nord et à Singapour figure aussi sur sa feuille de route, en raison du dynamisme de ces marchés. A ce jour, la grande majorité des clients de Thought Machine se trouvent en Europe et en Asie. La jeune pousse londonienne n’est cependant pas seule sur ce segment. La fintech berlinoise Mambu – qui a levé 30 millions d’euros l’an dernier auprès d’Acton Capital, CommerzVentures, Point Nine Capital et Runa Capital – revendique notamment des clients du calibre d’ABN Amro, de Santander et de N26. Des concurrents plus matures figurent également sur le même créneau, à l’instar du groupe suisse Temenos. Coté à la Bourse de Zurich, celui-ci génère près d’un milliard de dollars de chiffre d’affaires pour plus de 30% de marge d’Ebit.
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