
EQT lève 9 milliards d’euros pour le plus gros fonds d’infrastructures

Un nouveau record. La société de capital investissement suédoise EQT a amassé 9 milliards d’euros pour un fonds d’infrastructures, a-t-elle annoncé mardi, six mois après avoir lancé ce gigantesque tour de table. Elle n’a pas eu trop de mal à le boucler, dépassant de loin sa cible initiale de 7,5 milliards. Des fonds de pension, fonds souverains, sociétés d’assurances et family offices y ont contribué, indique EQT – «nous sommes ravis d’accueillir plus de 40 nouveaux investisseurs», indique dans un communiqué Christian Sinding, PDG et associé gérant, sans les citer. Dans les détails, le fonds souverain Alaska Permanent Fund Corporation aurait versé 175 millions de dollars (155 millions d’euros), et Oregon Public Employees Retirement Fund, 300 millions (275 millions d’euros), selon le site spécialisé IPE Real Assets. Qui cite aussi des assureurs asiatiques, tels Nan Shan, Cathay Life et Taiwan Life, et les gérants d’actifs Ardian et Pantheon.
EQT, qui a déjà injecté de l’argent dans 27 programmes d’infrastructures depuis 2008, va investir, avec ce nouveau fonds, dans les transports, la logistique, l’énergie, les télécoms, ainsi que des infrastructures environnementales et sociales, essentiellement en Europe et en Amérique du Nord. Pour l’heure, il a déjà misé sur le groupe Saur, numéro trois français de la distribution d’eau et de l’assainissement, dont il a bouclé le rachat en décembre dernier, et sur Osmose Utilities Services, société américaine de services de maintenance d’électricité, acquise en janvier.
Un mois après le français Ardian, dont la fondatrice Dominique Senequier était parvenu à lever 6 milliards d’euros, pour investir dans les pipelines, les routes et les aéroports, le fonds EQT créé par la puissante famille suédoise Wallenberg – qui contrôle à elle seule 30% de la capitalisation de la Bourse de Stockholm – bat donc un nouveau record.
La preuve de l’engouement suscité par les fonds d’infrastructure : l’américain GIP et le canadien Brookflied sont sur le point de boucler leur plus gros fonds historique, à plus de 20 milliards de dollars (17,7 milliards d’euros) chacun. Et après Ardian, un autre français, Antin, vise quant à lui 5,5 milliards. De cette manière, les investisseurs veulent réduire leur exposition aux marchés actions et à la volatilité boursière observée fin 2018. Beaucoup trouvent plus de sécurité dans les fonds d’infrastructures, investis sur des durées plus longues, qui promettent des rendements supérieurs à 10%.
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