
Cerba Healthcare signe un LBO à 4,5 milliards d’euros

A la recherche d’un nouvel investisseur pour s’attaquer à son déploiement européen, Cerba Healthcare est parvenu à ses fins. Le groupe de laboratoires d’analyses médicales vient d’entrer en négociations exclusives avec EQT Private Equity, qui devrait donc prendre le relais capitalistique de Partners Group. « Cinq investisseurs étaient en lice, mais le concurrent le plus sérieux pour EQT était sans conteste Groupe Bruxelles Lambert », estime un proche du dossier.
A l’occasion de cette recomposition, Public Sector Investment Board (PSP Investments) – soutien financier du réseau tricolore depuis quatre ans – réalise un important cash-out (sortie partielle du capital) tout en conservant son statut d’actionnaire, aux côtés des 400 biologistes et managers que compte Cerba.
La valeur de ce LBO surprend. Alors que Bloomberg mentionnait une valorisation potentielle de l’ordre de 3 milliards d’euros, la semaine dernière, la transaction s’est finalement nouée autour de 4,5 milliards. Le tout en s’appuyant sur une tranche B de dette senior proche de 2,5 milliards d’euros, apportée conjointement par Deutsche Bank, Natixis, UBS et Goldman Sachs, a appris L’Agefi. Quant à l’Ebitda « run-rate » de 2020, il atteindrait 378 millions d’euros.
Jumbo-deal
A ce prix, Cerba Healthcare n’est autre que l’un des plus gros LBO français de l’histoire. L’an dernier, seul le renouvellement capitalistique du laboratoire vétérinaire Ceva Santé Animale (auquel avait aussi participé le canadien PSP Investments) avait atteint une valorisation de 4,8 milliards d’euros.
Dans l’Hexagone, le record reste cependant détenu par Solocal, qui avait été valorisé par KKR plus de 6 milliards en 2006, suivi par le buy-out de Legrand en 2002, bouclé pour 4,9 milliards.
Entré dans la catégorie des « jumbo-deals », le LBO de Cerba a occupé une multitude de conseils. Les actionnaires historiques ont ainsi été épaulés par Natixis Partners et UBS sur la partie financière, tandis que Linklaters et Latham & Watkins ont respectivement travaillé pour Partners Group et PSP sur la partie juridique. De son côté, EQT a été conseillé par Lazard, ainsi que par Paul Hastings et Freshfields Bruckhaus Deringer. Enfin, Goodwin a accompagné Cerba, tandis que Weil Gotshal & Manges a représenté la dirigeante, Catherine Courboillet.
Effet Covid-19
En sa qualité de laboratoires d’analyses médicales, Cerba Healthcare a connu un véritable boom de son activité avec la pandémie. Selon nos informations, l’effet Covid-19 a représenté près d’un quart de l’Ebitda du groupe en 2020. « Le sujet est extrêmement sensible car certains n’hésiteront pas à souligner que cette rentabilité s’est faite sur le dos de la sécurité sociale. Le réseau de cliniques Elsan, racheté par KKR l’été dernier, a d’ailleurs été chahuté par les autorités pour cette raison », note un connaisseur du secteur. Dans les faits, Cerba a été l’un des premiers laboratoires à investir massivement pour s’équiper et réaliser à grande échelle des tests de dépistage. Il a ensuite été suivi par son concurrent Biogroup, le numéro deux français des laboratoires d’analyses médicales.
En Europe, le secteur est en effervescence. Les projets de cession se multiplient, à l’image de l’allemand Amedes, dans le portefeuille d’Antin Infrastructures depuis juillet 2015. UBS a été mandaté pour mener à bien l’enchère, a appris L’Agefi. Là encore, la barre du milliard d’euros pourrait être franchie.
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