
Cerba anime le marché français du LBO

La transaction s’annonce comme le plus gros LBO français après celui en cours de montage par Advent sur Morpho (2,425 milliards d’euros). Les prétendants (une dizaine) au rachat de Cerba HealthCare, numéro un français des laboratoires de biologie médicale, sont en train de peaufiner leur dossier.
Les offres pour le premier tour sont attendues en fin de semaine par JPMorgan et Natixis Partners, les deux banques chargées de la vente par PAI Partners, l’actionnaire majoritaire de Cerba depuis juillet 2010. Un second tour est attendu début 2017. La valorisation de Cerba est estimée entre 10 et 12 fois l’Ebitda de 170 millions d’euros, soit un prix allant de 1,7 à 2 milliards d’euros, avec un levier d’endettement proche de 6 fois l’Ebitda.
A la recherche d’opérations, tous les grands fonds de private equity de la Place regardent ce dossier d’une taille relativement rare pour le marché français et sur un secteur propice aux LBO. En revanche, «les industriels n’ont pas été conviés au processus», indique un proche du dossier.
Synlab, propriété du fonds Cinven qui a racheté le français Labco en 2015, aurait tenté une approche directe en proposant un peu plus de 2 milliards d’euros à PAI. Mais ce niveau de valorisation, à plus de 12 fois l’Ebitda, demanderait la mise en œuvre d’importantes synergies de coûts difficilement acceptables par le management de Cerba. L'équipe de direction, emmenée depuis 2005 par la directrice générale Catherine Courboillet, est appelée à rester en place.
Cerba est également positionné sur des prestations à plus forte valeur ajoutée que Synlab. Enfin, l’un des objectifs du nouvel LBO envisagé par Cerba vise à faire monter plus de médecins-biologistes et de managers au capital. 200 d’entre eux sont déjà intéressés. Le chiffre pourrait doubler avec le nouvel LBO.
La vente s’annonce largement profitable pour PAI. Le fonds a acquis le contrôle de Cerba en juillet 2010 pour un montant de 551 millions d’euros auprès d’IK Investment, avec une dette d’acquisition de 339 millions (dont 52 millions de mezzanine). Le groupe d’analyses de biologie médicale réalisait alors un chiffre d’affaires annuel de 250 millions d’euros. Depuis, il a plus que doublé de taille, avec l’appui d’acquisitions. Pour 2016, ses revenus devraient atteindre 650 millions d’euros, soit 6% de mieux qu’en 2015.
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