
Bruneau prépare la sortie de son principal actionnaire

Les déboires d’Office Depot France, placé en redressement judiciaire il y a près d’un mois, ne doivent pas conduire à tirer des conclusions hâtives sur le secteur de la distribution de produits de bureaux. Sur cette niche, Bruneau et ses 800 collaborateurs ont généré une croissance régulière jusqu’à finir avec un chiffre d’affaires de 375 millions d’euros, l’an dernier, contre 312 millions en 2016. Une dynamique dont le groupe entend profiter pour remettre à plat son actionnariat. Selon les informations de L’Agefi, le propriétaire de l’enseigne depuis quatre ans, Equistone Partners Europe, a mandaté Rothschild & Co pour lui trouver un successeur. Le processus de cession ne serait pour l’heure qu’à un stade très précoce mais devrait se formaliser dans les prochaines semaines.
L’ex-Barclays Private Equity avait racheté Bruneau pour environ 250 millions d’euros en 2017, après avoir raté le coche en 2014. Mais il peut s’estimer heureux du parcours réalisé. Sa participation aurait en effet enregistré une croissance importante de son Ebitda, qui atteindrait actuellement plus de 60 millions d’euros. Et même plus de 65 millions en prenant en compte une acquisition en cours mais à ce jour confidentielle. A ce niveau de rentabilité, une vente se rapprochant du demi-milliard d’euros n’est donc plus à exclure. Contacté par L’Agefi, la direction du groupe n’a pas souhaité commenter l’information mais souligne la dynamique enclenchée depuis plusieurs années.
Internationalisation en cours
«Sous l’ère Equistone, Bruneau a réalisé deux acquisitions. Muller & Wegener, basé au Luxembourg, et Viking Espagne (ancienne filiale d’Office Depot Europe), nous ont respectivement rejoints en 2018 et 2020», précise Nicolas Potier, PDG de Bruneau. Outre l’étranger, nous regardons aussi de potentielles croissances externes en France dans certains domaines de la distribution professionnelle où notre part de marché est encore modeste.»
Si la santé du groupe dénote avec celle de son concurrent Office Depot France, c’est avant tout en raison des différences de leur business model. Du côté de Bruneau, plus de 90% des ventes se font en ligne et les clients sont avant tout de petites et moyennes entreprises. Fort de 1.700 salariés, Office Depot France dispose à l’inverse d’un imposant réseau de 60 magasins et s’adresse en premier lieu aux grands comptes – plus enclins à exercer une pression sur les marges. Des différences que le futur propriétaire de Bruneau prendra soin de cultiver.
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