
BlackFin double sa capacité d’investissement dans les fintechs

BlackFin Capital Partners met les bouchées doubles dans la tech. La société de gestion créée en 2009 par Laurent Bouyoux, Eric May, Bruno Rostain et Paul Mizrahi vient d’enregistrer le second closing de son deuxième fonds dédié aux fintechs et assurtechs européennes, à 350 millions d’euros. BlackFin Tech 2 affiche ainsi une taille deux fois plus importante que son prédécesseur, levé en juillet 2018 à hauteur de 178 millions d’euros. Et il ambitionne de compléter cette levée dans les prochains mois, son plafond (hard cap) ayant été fixé à 500 millions d’euros.
Un changement de dimension important, que le gérant justifie par des ambitions nouvelles. «Notre zone d’intervention en Europe s’est considérablement élargie, souligne Julien Creuzé, associé chez BlackFin. Depuis le fonds 1, nous avons ouvert des bureaux en Allemagne et au Royaume-Uni, puis renforcé notre présence au Benelux.» La maturité de la fintech du Vieux Continent s’est aussi accrue, avec de plus en plus d’opérations late stage. Avec un fonds au moins deux fois plus gros, le gérant se donne les moyens de se positionner sur ces opérations grâce à des tickets pouvant atteindre 30 millions d’euros.
En septembre 2021, BlackFin Tech 2 a réalisé son premier deal en participant à l’augmentation de capital de 15,7 millions d’euros de Descartes Underwriting, l’assurtech spécialisée dans la modélisation des risques climatiques. Depuis, l’heure est à la prudence. «Cela fait dix mois que nous n’avons pas investi dans une nouvelle opération, car nous considérions les valorisations trop élevées. La correction du marché de ces derniers mois est donc saine et bienvenue, confie Julien Creuzé. Les meilleurs entrepreneurs vont être capables de lever de l’argent, et donc de consolider leur marché en rachetant leurs concurrents pour constituer des leaders européens.» Le gérant a fait le choix de privilégier les fintechs BtoB, persuadé de la plus grande résilience de ce segment, plus en phase avec l’ADN de BlackFin.
A ce jour, l’équipe tech, constituée de dix professionnels de l’investissement, comptabilise une sortie. Elle a revendu sa participation dans le fournisseur de solutions de détection de fraude à l’assurance dommage Friss à Accel-KKR, il y a un an. Le fonds 1 affiche encore 16 jeunes pousses en portefeuille, dont l’éditeur de solutions de gestion de trésorerie Agicap et le courtier en crédit immobilier Pretto.
Plus d'articles du même thème
-
Altaroc dévoile les contours de son millésime Odyssey 2025
La plateforme donnant accès au private equity pour les particuliers investira, pour cette cinquième génération, dans sept à huit fonds américains et européens et dans quelques co-investissements. -
Otium Partners soutient la création d'un nouveau champion français de l'expertise comptable
Grâce à une levée de 50 millions d’euros auprès d’Otium Partners, les fondateurs d'Archipel veulent bâtir un leader national capable de relever les défis générationnels, technologiques et économiques d'un secteur encore fragmenté. -
Le Groupe Magellim accentue sa diversification
Il revoit sa structuration pour s’affranchir de son image d’acteur immobilier. Le groupe veut se renforcer sur les valeurs mobilières et notamment le private equity. Une acquisition devrait être annoncée dans les prochains mois.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions