
Asmodée et Averys animent le marché français du LBO avant la trêve estivale

Le marché français des rachats à effet de levier va avoir deux beaux dossiers à se mettre sous la dent d’ici à la trêve estivale. Alors qu’Idex vient de tomber dans l’escarcelle du fonds d’infrastructures Antin, les regards se tournent aujourd’hui vers l’éditeur de jeux et de cartes Asmodée et le fabricant de rayonnages Averys.
Cela fait quelques semaines qu’Eurazeo est donné vendeur de sa participation dans Asmodée. Il a mandaté à cet effet Goldman Sachs, indiquent plusieurs sources financières à l’Agefi, et le dépôt des offres de premier tour est prévu mi-juin. Eurazeo avait investi 102 millions d’euros en fonds propres en 2013 pour racheter l’éditeur de jeux, valorisé alors 143 millions. Le fonds espérerait faire la culbute en décuplant ce prix. A ces niveaux de valorisation attendus, tous les gros fonds LBO, tels Carlyle, Cinven ou BC Partners, devraient regarder le dossier.
Difficile évaluation
Asmodée a beaucoup grandi depuis 2013, avec une politique d’acquisitions très active aux Etats-Unis (Days of Wonder, Fantasy Flight Games) et en Europe (Enigma, entre autres). Son Ebitda avoisinerait aujourd’hui la centaine de millions d’euros. «Ce n’est pas un dossier si facile à évaluer, estime un banquier. Il y a peu de comparables dans le secteur, et il est difficile de savoir ce que pèse la franchise Pokémon dans l’Ebitda». Asmodée a en effet bâti une partie de son succès sur la licence de distribution des fameuses cartes japonaises en Europe.
Une vieille connaissance du monde du LBO a aussi lancé son processus de vente. Equistone, aux manettes d’Averys depuis 2015, a mandaté la banque Rothschild & Co pour céder sa part, selon ces mêmes sources. Déjà passé par les mains de 21 Centrale et de LBO France, le fabricant de rayonnages métalliques utilisés notamment dans les entrepôts constitue typiquement un dossier de fonds, faute d’acquéreur industriel naturel. L’entreprise vient d’acquérir le portugais Storax et vise les 600 millions d’euros de revenus cette année, contre 357 millions lors de son rachat. Avec un Ebitda d’environ 75 millions d’euros, Averys pourrait difficilement être valorisé plus de 700 millions. Le dépôt des offres de premier tour n’aurait pas encore eu lieu.
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