Private Equity

Après Stokomani, la famille Zouari veut s’offrir Gifi

Leur family office a remis une offre évaluée à 1,5 milliard d’euros, mais celle-ci n’aurait pas été retenue, a appris L’Agefi. Le processus de vente suit son cours.
Aroun Benhaddou
GiFi est une enseigne de distribution de produits à bas prix d’hygiène et de décoration.
GiFi est une enseigne de distribution de produits d’hygiène et de décoration à bas prix.  -  RK.

L’empire de la famille Zouari dans le discount pourrait encore s’étendre dans les prochaines semaines. Après avoir acquis Maxi Bazar auprès de Naxicap Partners et être entré en négociations exclusives avec Sagard et Jean-Jacques Namani pour prendre le contrôle de Stokomani, le family office cherche à faire un nouveau coup avec Gifi. Selon nos informations, il aurait remis une offre valorisant l’enseigne de Philippe Ginest à 1,5 milliard d’euros. Un prix conséquent mais qui n’aurait pas fait mouche auprès de l’emblématique dirigeant et de son conseil, Natixis Partners, a appris L’Agefi. La proposition valorise pourtant Gifi près de 10 fois son Ebitda, soit un niveau relativement élevé pour un acteur de la distribution. A titre de comparaison, Carrefour vaut un peu plus de 4 fois son résultat d’exploitation.

«La famille Zouari reste convaincue qu’un rapprochement est encore possible. Le fait d’avoir remporté Maxi Bazar et Stokomani renforce encore leur volonté de faire cette opération», croit savoir un proche du dossier. Déjà actionnaires de Picard et d’un nombre important d’enseignes de la distribution en franchise (Franprix, Monop…), les Zouari deviendraient ainsi les champions français du discount et du déstockage. Mais les fonds pourraient encore leur barrer la route.

L’ombre de CD&R

Le nom de Clayton Dubilier & Rice (CD&R) reste régulièrement cité parmi les potentiels candidats au rachat. Dans l’Hexagone, ce pionnier américain du private equity s’est illustré dans l’univers de la distribution en rachetant l’enseigne But en 2016. Une opération réalisée en association avec l’autrichien Lutz, qui lui a également permis de prendre pied chez Conforama l’an dernier. Enfin, Bridgepoint serait aussi intéressé par le groupe de Philippe Ginestet.

La phase des négociations exclusives n’est pas attendue avant le premier trimestre 2022. A l’issue de ce réaménagement capitalistique, Alexandre Ginestet, directeur général du groupe, devrait monter en puissance pour marcher dans les pas de son père. Objectif : porter à plus de mille les magasins Gifi. Pour ce faire, la carte de la croissance externe restera un élément clé de son développement. Celle-ci avait été utilisée en 2017 pour délester Eram de la célèbre marque Tati. La quasi-totalité des magasins étaient alors passés sous la bannière Gifi. En 2018, elle avait servi à reprendre Besson Chaussures à Vivarte pour quelque 220 millions d’euros.

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