
Apave, le concurrent de Bureau Veritas, intéresse cinq investisseurs

Apave veut aller de l’avant et ne pas se laisser distancer par ses principaux concurrents SGS et Bureau Veritas. Cet expert de la certification et du contrôle, qui a vu le jour en 1867, a pour cela décidé d’opérer sa mue. «Nous sommes à la recherche d’un investisseur prêt à mettre plusieurs centaines de millions d’euros pour accompagner notre croissance», avait annoncé au Figaro Rémi Sohier, président du conseil d’Apave, le mois dernier. Un processus confié à la banque d’affaires Canaccord Genuity, dont l’épilogue est attendu dans les prochaines semaines.
Selon nos informations, cinq investisseurs auraient été sélectionnés dans le cadre du deuxième tour de cette enchère devant se traduire par une ouverture minoritaire du capital. KKR, Core Equity et un important family office belge dirigé par Gérard Lamarche seraient à la manœuvre du côté des enchérisseurs étrangers. Il y a deux ans, l’ancien co-administrateur délégué de GBL (la holding des familles Frères et Desmarais) a rejoint le conseil de famille d’Arnoud de Prêt, actionnaire de référence d’AB InBev. Enfin, les fonds français PAI Partners et Montefiore Investment seraient aussi positionnés.
Ticket à 250 millions d’euros
Pour Montefiore une opération d’une telle envergure serait une première. Le ticket d’entrée pour devenir actionnaire de référence d’Apave avoisine 250 millions d’euros, a appris L’Agefi. La société de gestion présidée par Eric Bismuth pourrait toutefois réunir cette somme en puisant 150 millions dans son programme de cinquième génération – lequel a récolté 1 milliard début 2020 – et en faisant appel à ses co-investisseurs. Cela dans de but d’apporter un nouveau souffle au groupe dirigé par Philippe Maillard.
Dénommé Association alsacienne des propriétaires d’appareils à vapeur lors de sa création, en raison de son activité historique d’amélioration de la sécurité des salariés de ce secteur, Apave a traversé le précédent siècle en accompagnant les révolutions technologiques que furent l’électricité, les transports, les télécoms, l’électronique, le nucléaire… et aujourd’hui le numérique. Le groupe compte près de 12.400 collaborateurs, dont 8.000 en France, et génère près d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires. Il est jusqu’à ce jour intégralement détenu par les familles fondatrices et certains clients réunis dans une association, le Gapave.
En s’ouvrant à un tiers, Apave compte se remettre à niveau vis-à-vis de la concurrence, notamment pour ne pas décrocher face à Socotec. Ce concurrent tricolore soutenu par Cobepa et par Clayton Dubilier & Rice a réalisé plusieurs dizaines d’acquisitions au cours des trois dernières années et affiche désormais une taille équivalente à celle d’Apave. Pour réagir, ce dernier a signé fin 2020 l’acquisition de 90% de l’espagnol Eurocontrol, filiale du groupe d’ingénierie pétrolière et gazière Technicas Reunidas (coté à Madrid). De quoi offrir une coloration plus internationale à Apave, dont l’écrasante majorité des revenus provient encore de France. «Avec son nouvel actionnaire, Apave espère pouvoir réaliser des opérations de ce calibre chaque année, tout en redressant sa rentabilité», précise un proche de l’entreprise. D’ici 2025, la marge d’Ebitda pourrait croître de 50%, dépassant ainsi la barre des 10%. A titre de comparaison, Bureau Veritas affiche quant à lui une rentabilité comprise entre 18 et 20% en fonction des années, tandis que SGS fait figure de référence avec une marge régulièrement supérieure à 23%.
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