
AG2R affiche ses ambitions dans le non-coté

Les investissements dans le private equity et la dette privée de PME et ETI sont désormais bien installés dans la stratégie d’AG2R La Mondiale. A l’occasion d’une conférence, le groupe de protection sociale et patrimoniale a indiqué qu’il pourrait, à contexte réglementaire égal, porter la part de ces deux classes d’actifs à 5% de ses investissements, contre 3% aujourd’hui. Cette diversification pourrait néanmoins être entravée par des évolutions défavorables du côté de la réglementation Solvabilité 2 ou de la future loi française Pacte, qui prévoit un cantonnement des actifs retraite défavorable à la mutualisation des risques.
A fin mars, AG2R La Mondiale comptabilisait 570 millions d’euros d’engagements dans le private equity, soit 1% de l’actif général. Côté dette privée, le groupe comptait 840 millions d’euros d’investissement en direct dans la dette privée, ainsi que 650 millions d’engagements dans des fonds de dette, soit au total 2% de l’actif général. Conçu comme une diversification de la poche actions, l’investissement en private equity a été lancé il y a plus de vingt ans, et le groupe paritaire consacre désormais 100 millions d’euros d’engagements chaque année. Le positionnement sur la dette privée est plus récent. Il a débuté en 2012, en réaction à la contraction du crédit après la crise de 2011.
La question des frais de gestion est primordiale
«Sous Solvabilité 2, le private equity est loin d’être la classe d’actifs la mieux traitée, avec une pondération de 49%, mais la prime de risque justifie ce coût en capital supplémentaire», constate Jean-Louis Charles, directeur des investissements et du financement. AG2R attend en effet un rendement net de frais de 8-10%, contre 7% pour le CAC 40, dividendes réinvestis. Les investissements en dette privée génèrent quant à eux un taux moyen de 3,4% sur des maturités moyennes de cinq ans.
Pour le groupe, la question des frais de gestion demeure primordiale. «Nous avons arrêté les fonds de fonds, sauf sur la stratégie secondaire, car cela impliquait des frais et un carried doublés», explique Cyrille Roustang, responsable du private equity. Côté dette privée, le groupe a développé au fil du temps un mode d’investissement «hybride», via des fonds dédiés (Bpifrance, Eiffel), en parallèle de la montée en puissance du prêt direct. «Nous avons appris en investissant dans un premier temps dans des fonds de dette, avant de développer les compétences nécessaires pour construire la documentation», indique Clément Simard, directeur de la gestion assurantielle taux.
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