L'épargne continue d’exploser avec la crise

Encore un record. Après avoir accumulé71,8 milliards d’euros au premier trimestre 2020, les Français ont fait encore mieux au deuxième. Selon les chiffres publiés par la Banque de France mercredi 18 novembre, les épargnants français ont thésaurisé près de100 milliards d’euros (98,9) entre avril et juin 2020.En cause, la chute de la consommation durant le premier confinement(-12 % en valeur au deuxième trimestre) qui a conduit à une «épargne forcée».
Les chiffres dévoilés par l’institution financières’inscrivent dans une tendance haussière.Ainsi, au deuxième trimestre 2020le flux annuel de placement des ménages s'établit à 181,9 milliards d’euros, en hausse de 27,9 milliards par rapport au trimestre précédent.En glissement annuel, l'épargne investie en produits de taux augmente nettement (149,7 milliards d’euros après 123,2 milliards), en particulier sous forme de dépôts à vue ou de livrets d'épargne (135,6 milliards). Les placements en produits de fonds propres progressent plus modérément (32,6 milliards d’euros après 25,4 milliards).
Source : Banque de France
«En lien avec la crise sanitaire et les mesures de confinement, le taux d'épargne financière bondit en zone euro, de 5,3 % à 8,4 %, et notamment en France (de 6,4 % à 9,9 %)», note la Banque de France, précisant que ce tauxprogresse également significativement au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Au deuxième trimestre 2020, le patrimoine financier brut affiche une hausse de 271,3 milliards d’euros. 30 % de cette hausse (81 milliards d’euros) est due aux flux de placements financiers et 70 % à la revalorisation des actifs détenus.
Par ailleurs, l’endettement des ménages auprès des institutions financières reste stable à 13,5 milliards d’euros au deuxième trimestre, contre 13,2 milliards au premier. Ces flux demeurent en dessous des années précédentes (19,7 milliards en moyenne sur la période 2017-2019). Le montant de l’endettement des particuliers s'établit à 89,2 milliards d’euros sur 12 mois.
Léger ralentissement attendu
Les premières données disponibles pour le troisième trimestre montrent une moindre augmentation du numéraire et des dépôts après le point haut observé au deuxième trimestre(34,1 milliards d’euros au troisièmeaprès 63,8 milliards au deuxième). Toutefois, ils demeurent à un niveau que la Banque de France qualifie de «particulièrement élevé», puisque le flux trimestriel était en moyennede 18,7 milliards d’euros sur la période 2017-2019.
Du côté des flux trimestriels en assurance vie et épargne retraite en euros l’institution financière note un «léger rebond», précisant qu’ils restent «peu dynamiques» (2,4 milliards d’euros après -0,7 au deuxième trimestre). En outre, les fluxen supports unités de comptese réduisent: 0,9 milliard d’euros contre 3,1 milliards au deuxièmetrimestre.
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