Y a-t-il une vie en dehors des fonds en euros ?

L’histoire de l’assurance vie est en marche et cela participe du devenir pour cette star de l’épargne si profondément ancrée dans le cœur des Français. Après avoir connu un certain passage à vide, il faut reconnaître qu’elle a tenu sa revanche l’an passé avec une collecte nette de 21 milliards d’euros, certes sans commune mesure comparativement au début des années 2000, mais lui permettant d’atteindre l’encours très mnémotechnique de 1.515milliards d’euros. Cela tient en partie à l’amélioration relative de l’environnement économique, mais surtout l’assurance vie reste toujours perçue comme un havre fiscal relativement préservé et un outil de transmission sans pareil.
La rémunération peau de chagrin du LivretA, en décollecte de plus de 6 milliards d’euros en 2014, et la fiscalisation accrue des livrets bancaires ont fait le reste. Mais la performance propre des contrats vie a joué un rôle non négligeable. Le rendement moyen des unités de compte s’est établi à 4,7% après 8% l’année précédente. Et il y a le sort des fonds en euros, un sort depuis longtemps promis à la dégringolade mais qui, en y regardant de plus près, ne s’avère pas si désastreux, loin s’en faut (lire p. 27 et s.).
Le taux de rendement moyen de ces fonds sécuritaires s’affiche à 2,5% en 2014, en recul de 0,3% sur l’exercice 2013, mais sur la base d’une inflation très faible (0,5%), son rendement réel atteint tout de même 2%, ce qui le situe à peine en dessous de l’étiage de 2004… Dans la balance des choix offerts aux fourmis que nous sommes, cela fait dire à un spécialiste (lire notre table ronde p. 36): «La vraie question demeure celle du couple rendement-risque. Le risque a-t-il aujourd’hui autant diminué que la rentabilité? Il est évident que non.»
La sécurité n’a pas de prix, et en plus elle rapporte de façon satisfaisante. Voilà l’équation toujours gagnante des supports en euros, qui pourrait durer encore quelques années. Mais il est vrai qu’à terme, la marge de manœuvre va se restreindre et qu’il faudra bien envisager un ailleurs meilleur. L’Eurocroissance peut-il se présenter en chevalier blanc ? Il est encore trop tôt pour le dire. Il n’existe aujourd’hui que cinq contrats sur le marché et trois d’entre eux sont de fraîche date. Mais pour les deux autres issus d’une transformation d’Eurodiversifiés, les rendements 2014 sont supérieurs à 10%. Ce qui a de l’allure pour un produit partiellement risqué mais qui offre une garantie choisie au terme. De quoi, en tout cas, inciter à la réflexion.
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