Une vision détaillée pour valoriser le conseil

Harvest, l’éditeur de logiciels dédiés au conseil patrimonial, a conclu un partenariat technologique avec Budget Insight, qui se consacre à l’agrégation de données de finances personnelles depuis 2012. Pour Harvest, cet accord consiste à utiliser un service développé par la start-up qui permet au client multibancarisé de rapatrier, sur une seule et même interface, l’ensemble des comptes bancaires et des contrats d’assurance vie par exemple. «Cette agrégation est une commodité pour Harvest à qui nous fournissons uniquement des flux d’informations, détaille Clément Cœurdeuil, le président de Budget Insight. Nous certifions que les données récupérées sont bien celles auxquelles les clients aurait accès lors d’une connexion en direct auprès du teneur de compte.»
Un procédé désormais incontournable.
Cette initiative est basée sur une interface de programmations d’applications (API), une pratique consistant pour les start-up à ouvrir leur système d’information pour favoriser l’innovation et l’usage de leurs solutions. Ce procédé devient «un incontournable dans le monde des start-up, et en particulier des fintechs», relève Sylvain Fagnent, consultant chez Octo Technology. Sur ce modèle, parmi les projets concurrents en cours, Oddo Banque Privée construit une offre similaire d’agrégation de données avec le prestataire Bankin.
Dès le départ, de plus en plus de start-up s’ouvrent à ces accords, ce qui explique que Budget Insight ait déjà développé au profit d’une quarantaine d’éditeurs l’application Budgea, dédiée elle aussi à l’agrégation des données financières. La joint-venture CrossQuantum, créée en décembre 2015 avec SwissLife dont le projet se matérialise à travers la solution LaFinBox, en est d’ailleurs une sorte de déclinaison. Son dirigeant explique qu’il en va différemment du partenariat conclu avec Harvest qui «va créer sa propre application basée sur nos flux et ne reprendra aucune composante de notre application». Clément Cœurdeuil ne cache pas «qu’une partie de l’activité de CrossQuantum entre en concurrence avec celle d’Harvest, notamment pour les projets à venir».
Toutes les catégories de clientèle sont concernées.
Une fois obtenue une vision détaillée de l’ensemble des données financières de leur client, les institutionnels qui auront installé ce produit en marque blanche sur leur site et les conseillers en gestion de patrimoine (CGP) qui en disposeront, par le biais de l’agrégateur O2S, seront en mesure de leur proposer un premier niveau d’analyse et de conseil patrimonial selon leur typologie. Ainsi, les catégories de population sans capacité d’épargne pourraient se voir proposer différents types d’alerte, quand la clientèle patrimoniale disposerait d’un premier niveau de conseil personnalisé, et associer des environnements de projets. «Sur le modèle des ’robo-advisors’, précise Brice Pineau, le coprésident d’Harvest, le client va définir son projet de vie et nous allons optimiser sa situation patrimoniale grâce à un moteur de calcul adéquat pour lui permettre d’atteindre cet objectif.»
Pour les distributeurs, l’intérêt consiste à adapter les produits financiers, plus ou moins sophistiqués, en fonction de la cible de clientèle. «Nous considérons que cet outil sera utile aux réseaux qui pourront répondre aux demandes de leurs clients, non plus en leur adressant un conseiller généraliste mais plutôt en faisant valoir l’expertise d’un spécialiste», poursuit le responsable. Quant à savoir quel outil de sa gamme patrimoniale l’éditeur va placer dans les mains des particuliers, Brice Pineau annonce qu’il s’agira d’«une interface simplifiée de BIG où l’ergonomie et les graphismes ont été revus sans pour autant qu’il soit question d’atteindre le même niveau de sophistication».
Encore en phase de test, le produit sera présenté «d’ici à la fin du mois d’avril», annonce Brice Pineau «et son lancement sera officialisé à l’occasion du prochain salon Patrimonia».
Un complément à O2S Business Link.
Autre actualité chez Harvest, l’éditeur a lancé en janvier 2016 la solution O2S Business Link qui est dédiée à la dématérialisation des actes de gestion et qui est censée faciliter les transactions commerciales. Entre autres, «nous avons cherché à simplifier les relations entre les compagnies et les CGP, notamment pour ce qui concerne les procédures d’arbitrage», annonce Brice Pineau.
Plus d'articles du même thème
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions