Tout change même si rien ne change

C’est une configuration suffisamment rare pour être relevée : les deux associations professionnelles majeures représentatives des conseils en gestion de patrimoine indépendants vont tenir leur grand-messe annuelle presque concomitamment. Le 19 mars pour l’Anacofi, talonnée de près par la Chambre des indépendants du patrimoine, le 24 mars. Non que cela tienne d’une concertation confraternelle entre les deux entités, mais ne faisons pas la fine bouche. N’a-t-on pas déjà assisté en juillet dernier à un fait rare? Un communiqué commun des susdites, également alliées avec d’autres associations de CGPI, de la gestion d’actifs et la Faider. L’heure était grave en raison des craintes suscitées par l’orientation des directives MIF et DIA, hostiles à tout commissionnement des conseillers.
Les choses, depuis, ont évolué et les esprits se sont calmés. Rien ne sera comme avant lors de l’entrée en vigueur des directives européennes. Pour preuve, la CIP va profiter de son rassemblement pour changer de nom et devenir la Chambre nationale des conseillers en gestion de patrimoine. Exit le « i » d’indépendants, mais sur le fond, tout restera comme avant. Ce que la Chambre a exprimé à sa manière : «Demain, nous serons toujours des conseils en gestion de patrimoine, indépendants capitalistiquement et indépendants dans le libre choix de nos partenaires. Demain, ce qui va changer, c’est le fait que nous affirmerons notre actuelle pratique, celle d’un conseil basé sur une analyse non exhaustive des instruments financiers (…) Nous conserverons la réalité et changerons le vocable. »
Dont acte, ce métier n’est-il pas en perpétuelle adaptation ? Au pire pourra-t-on faire la part entre les indépendants purs et durs adeptes des honoraires et les autres, plus nombreux, fidèles à un modèle économique qui a quand même pour vertu de les faire vivre. Il est vrai que les précédents étrangers avaient de quoi les faire douter, comme la Retail Distribution Retail britannique qui a rayé du paysage plus de 11.000 conseillers.
Du dynamisme et de la persévérance, il faudra toujours en faire preuve sur l’autel de la transparence et des millefeuilles administratifs. Même s’il est hors de portée, quand on est seul, d’être sur tous les fronts, comme le prouve notre enquête sur les enjeux du digital (lire pp. 8 à 11), il est encore des messages d’optimisme sur l’avenir des conseillers (lire la Tribune pp. 16 et 17). Ceux-là même que, à notre échelle, nous nous efforçons d’accompagner depuis maintenant 14 ans.
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