Souhaitons à nos bébés une longue et paisible retraite

Commençons par la bonne nouvelle: les Français font des bébés ! Sur les 5,1 millions de naissances répertoriées dans l’Union européenne en 2014, selon l’office de la statistique Eurostat, le plus grand nombre a été enregistré dans notre beau pays: pas moins de 819.300 mouflets, très loin devant le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Italie. La France confirme son statut de championne de la fécondité avec un taux de 2,01enfants par femme en âge de procréer, certes un peu ric-rac pour assurer la croissance de la population, mais à tout le moins suffisant pour stabiliser la donne.
La barre des deux enfants a été franchie à partir de 1995, souligne le Conseil d’orientation des retraites. Et c’est là la deuxième bonne nouvelle, ce constat est «un facteur positif pour l’équilibre à venir des régimes de retraite». Alors, chers couples dynamiques, encore un petit effort et retrouvons a minima la barre des 2,1enfants qui nous assurera une situation encore plus enviable à l’échelle du Vieux continent.
Car toujours du côté des projections, les situations divergent sensiblement. La population européenne, en effet, qui totalise environ 507millions d’habitants, devrait s’accroître de près de 5% jusqu’en 2050 avant de régresser quelque peu dans la décennie suivante pour s’établir à 523millions. Mais avec des variantes puisque la moitié des Etats intégrés aurait moins de ressortissants, par exemple l’Allemagne hors flux migratoires, alors que l’autre moitié progresserait, dont la France. A cet horizon de 2060 –que certains d’entre nous puissent en juger…–, l’espérance de vie devrait augmenter de 7,1 ans pour les hommes et de 6 ans pour les femmes, soit une feuille de route respective de 84,8 ans et de 89,1 ans.
Outre la précieuse exactitude dont font preuve les démographes, on notera que ceci aboutit de toute évidence à une prolongation de la durée de retraite, donc des pensions à distribuer. Ce qui est, avouons-le, un élément moins favorable au regard des difficultés budgétaires. Mais passons sur ces détails, sur l’urgente nécessité de l’épargne-retraite et les inconnues béantes du financement de la dépendance, pour redevenir positif. Dans tous les cas, une recherche de l’Institut national d’études démographiques tend à prouver qu’en raison de l’allongement de la durée des études et surtout de l’espérance de vie, nous autres sommes de plus en plus longtemps un centre de coûts: pendant 49 ans pour être exact (contre 36 ans en 1979). Alors, songeons plutôt qu’au porte-monnaie, aux jours heureux qu’il nous est loisible de couler !
Plus d'articles du même thème
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions