SG Private Banking et Lyxor sont mis au régime sec

Par Alexandre Garabedian, L’Agefi Quotidien. - Si la restructuration de la banque de financement et d’investissement de la Société Générale a accaparé l’attention mardi, tous les métiers vont payer leur écot au plan d’économies du groupe et aux quelque 750 suppressions de postes prévues en France. La banque privée et Lyxor, qui constituent depuis 2017 la business unit WAAM (wealth and asset management), seront lourdement mis à contribution, en proportion de leurs effectifs actuels dans les services centraux parisiens.
Au siège de la banque privée à Paris, 55 suppressions de postes sur 87 sont ainsi prévues. Trois créations de postes sont annoncées en parallèle. « La rentabilité n’est pas suffisante », explique la Société Générale dans l’épais document remis cette semaine aux partenaires sociaux du groupe. La banque invoque tout à la fois l’effet des taux bas, de l’inflation du coût des exigences réglementaires, et de la réduction des encours (112 milliards d’euros au dernier pointage) lié au recentrage des activités ces dernières années.
Cessation d’activités transversales. Le siège de la banque privée se concentrera désormais sur des fonctions de supervision, de pilotage et de suivi des risques et des exigences réglementaires. Il cessera d’exercer des activités transversales comme le marketing et l’ingénierie patrimoniale (14 postes). « Cela impliquerait nécessairement d’accepter une moindre homogénéité entre les différentes entités opérationnelles et certains renoncements dont notamment le développement de certaines offres et initiatives commerciales, un marketing plus local, un recours plus frugal à la recherche », explique le document. Le pilotage de la clientèle internationale pourrait être coordonné à partir du Luxembourg.
Chez Lyxor, qui a enchaîné les restructurations ces dernières années, le projet prévoit 28 suppressions de postes sur 95 éligibles au plan - au total Lyxor emploie environ 600 personnes dans le monde, dont 344 en France. Entre 2014 et 2018, malgré la hausse des encours, la pression sur les marges a fait stagner le produit net bancaire. « Le résultat net est resté positif mais avec un coefficient d’exploitation en deçà des attentes propres à une société de gestion de l’envergure de Lyxor », écrit la banque. Le gérant se concentrera donc sur les ETF, l’expertise fixed income, la plate-forme alternative Ucits et un nombre restreint de fonds ayant vocation à devenir des vaisseaux amiraux, au détriment des produits et solutions complexes ou longs à mettre en œuvre.
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