Qui a peur du grand méchant « Big Data » ?

Certaines dates symboliques ou certains sauts technologiques cristallisent les espoirs ou les craintes dans l’Histoire de l’humanité. Cela a été le cas, ces dernières années, de la spirale Internet, du passage à l’An 2000 ou du saut vers l’euro. Ces événements décisifs provoquent l’émergence des plus grands laudateurs ou, au contraire, des cavaliers de l’Apocalypse, ces deux extrêmes se révélant inévitablement loin de la réalité constatée.
Il se pourrait que l’on soit en passe d’assister à un nouveau chapitre de cet acabit au travers de la douce expression de «Big Data», autrement dit ces grosses données que le numérique porte en lui à un degré tel que l’imagination humaine en assurerait volontiers une exploitation multifacettes. Reste à savoir à quelle fin. Pour en être à ses prémisses, tout comme, avouons-le, notre propre connaissance de la bête, ce que l’on nomme au Québec les «données volumineuses» fait indéniablement gamberger les esprits.
Nous avons tous fait l’expérience sur la Toile d’un billet réservé ou de l’achat de l’objet de nos rêves générant aussitôt une flopée d’offres plus ou moins similaires censées cibler nos envies. Ceci n’est évidemment que la résultante d’un traitement de données que l’on pourrait situer à l’ère préhistorique face au potentiel de notre énorme boîte à idées, la promise «Big Data».
De nombreux acteurs sont donc à l’affût et les financiers n’y échappent pas. Les réflexions se multiplient pour passer «de la donnée sans valeur à l’information en or» (lire la Tribune p. 18 et notre Colloque p.34) dans l’assurance comme dans la banque. Cela n’étonnera guère venant de professionnels ayant tant d’occasions de s’informer et d’échanger avec leurs clients dans le même temps où ces derniers regrettent amèrement d’être insuffisamment ou mal conseillés et orientés.
En moulinant à bon escient la fourmillante boîte noire du Net, il serait possible de proposer au bon moment et à la bonne adresse les services et produits idoines, donc de fidéliser en réduisant les coûts. Le Graal ! A quelques détails près: posséder les outils pour faire le tri dans un puits sans fond, puis assurer la sécurité et la protection des précieuses données.
En bref, assistons-nous à l’aube d’un puissant accélérateur de l’efficacité humaine, en particulier bien sûr pour les croisements scientifiques et l’e-santé…, où à la venue sur terre de Big Brother ?
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