Plaidoyer pour l’interprofessionnalité du chiffre et du droit

A quelques jours des Rencontres Interprofessionnelles du Patrimoine, qui se tiennent le 11 février à Paris, c’est un véritable appel à l’alliance des avocats et des experts-comptables qui est lancé au travers d’un point de vue paru dans Les Echos du 10 janvier. Il est cosigné par Agnès Bricard, ancienne présidente du Conseil de l’Ordre des experts-comptables, et Edouard de Lamaze, avocat au barreau de Paris et promoteur en France des sociétés de participations financières des professions libérales (SPFPL). Ce n’est pas un hasard que ce plaidoyer intervienne en ce moment pusique le décret tant attendu sur la possibilité de créer des holdings des professions libérales est sur le point d'être publié.
« Il faut se réjouir, soulignent les deux auteurs, que, contrairement au schéma que nous avions connu pour la loi de 2001 qui instituait pour la première fois le principe d’une interprofessionnalité capitalistique des professions libérales, la pleine et entière reconnaissance de ce principe par le pouvoir réglementaire permette, enfin, tout prochainement, la constitution de groupes multiprofessionnels regroupant des sociétés d’exercice de professions différentes. » Un levier voulu par la directive européenne sur les services (article 25) et qui ouvrirait le champ des possibles en France, à l’instar de ce qui se pratique déjà dans plusieurs Etats.
« C’est bien de la compétitivité de nos cabinets dont il s’agit, affirme le duo, face notamment à la concurrence des pays voisins (Allemagne, Royaume-Uni, Espagne) dont les professions offrent des services plus globaux en réponse à la demande du marché. Comment ne pas voir en effet que la pluralité des compétences proposées, en permettant d’apporter une expertise globale et de haut niveau, servira aussi le développement de nos cabinets ? " Et d’en appeler, pour le bon déroulement des choses, à l’implication des Ordres professionnels afin de définir les conditions dans lesquelles l’indépendance, la prévention des conflits d’intérêts et le secret professionnel pourraient être assurés.
« L’interprofessionnalité capitalistique, concluent les auteurs, doit servir de levier pour l’instauration d’une véritable interprofessionnalité d’exercice, via des sociétés commerciales de forme classique (...), et cela en s’appuyant sur des principes déontologiques et des codes de bonne conduite forts. «
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