Petites «techs» deviendront grandes...

Fintechs, assurtechs, legaltechs…, chaque jour apporte son lot d’initiatives dans ces contrées avancées de la technologie et nos colonnes s’en font désormais très souvent l’écho (lire pages 14 et 34). L’étude du World Retail Banking Report 2016 avance que 63% des clients utilisent désormais des produits et services de fintechs et sont plus enclins à les recommander que ceux de leurs banques. Et si 70% parmi ces dernières considèrent la confiance de leurs clients comme leur force première, les fintechs, quant à elles, affichent un taux de confiance proche de 90% au niveau mondial. Cet exemple, et l’adaptation aux sources d’innovation qu’elle révèle, en dit long sur le danger qui menace les acteurs traditionnels s’ils n’intègrent pas la nouvelle donne et n’adoptent pas des répliques par le biais d’investissements ou de partenariats. Ce bouillonnement de talents et cette capacité d’entreprendre ne s’exercent cependant qu’au travers de petites structures qui restent «contrôlables» pour des esprits aiguisés.
Mais que dire des monstres tentaculaires de l’internet qui envahissent nos vies et remodèlent des pans entiers de l’économie? C’est une information passée relativement inaperçue qui nous fait réagir. Elle ne vient pas de ce bord de l’Atlantique. Le 18 avril, la Cour suprême des Etats-Unis a autorisé Google à réaliser son projet de librairie numérique, après plusieurs années de procédures avec les écrivains américains. La «Google Library», c’est la possibilité d’engloutir sur le web les livres tombés dans le domaine public et, partiellement, ceux encore couverts par les droits d’auteurs. 20 millions d’ouvrages sont, paraît-il, déjà numérisés et, pour les métiers de la création, c’est tout simplement un dépérissement qui se profile. «On risque d’observer dans le futur une redistribution des profits du secteur de la création vers le secteur des nouvelles technologies», note un avocat spécialisé en propriété intellectuelle, Antoine Chéron du cabinet ACBM.
La toute-puissance des Gafa se manifeste à nouveau: Google, Apple, Facebook et Amazon, ces petites «techs» devenues ce qu’elles sont. Et il ne s’agit que de l’un des nombreux chapitres visant l’un d’entre eux, comme en témoigne l’offensive que vient de mener l’Union européenne à l’encontre de Google, accusé d’abus de position dominante au travers de son système d’exploitation Androïd. Sans compter les accusations répétées d’opacité fiscale. La finance n’est pas, loin s’en faut, le seul secteur visé par la volonté hégémonique de ces géants. Big brother n’est pas loin.
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