Michèle Pappalardo : «On veut davantage un effort de résultat !»
Ce mois-ci, c’est Mathilde Castagna qui était en déplacement. Elle a rencontré Michèle Pappalardo, la présidente du comité du label ISR pour faire le point sur la nouvelle version entrée en vigueur le 1er mars dernier. L’enjeu est de taille : 1.229 fonds sont actuellement labellisés, pour un peu moins de 790 milliards d’euros d’encours. «Le label n’avait pas été changé depuis 2016. En matière de finance durable, c’est la préhistoire ! a relevé la présidente de son comité. A l’époque, on voulait surtout un effort de transparence, désormais on veut davantage un effort de résultat sur les démarches !».
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Michèle Pappalardo est revenue sur les principaux changements de cette nouvelle version, plus nombreux que l’exclusion des énergies fossiles qui a tant fait parler. «Nous avons exclu d’autres types d’entreprises, comme celles qui ne respectent pas un certain nombre de textes de droit social et humain, qui sont présentes dans des paradis fiscaux ou bien encore celles de l’industrie du tabac», a-t-elle notamment cité.
Cette nouvelle mouture étant plus exigeante, les gérants devront redoubler d’efforts pour obtenir et même maintenir leur labellisation. Une étude de Morningstar publiée en novembre dernier évaluait à 45% le nombre de fonds labellisés ISR exposés au pétrole et au gaz.
Rien d’inquiétant pour Michèle Pappalardo : cela ne représenterait qu’environ 1% de la capitalisation des fonds labellisés ISR. «Le plus compliqué, ce sont toutes les autres nouvelles exigences auxquelles les sociétés de gestion doivent s’adapter. Nous avons notamment renforcé les exigences sur les plans de transitions d’entreprises».
Mais la présidente du label le sait : toutes n’iront pas chercher le label «nouvelle version». «Nous perdrons probablement des fonds labellisés, mais on espère entrainer la grande majorité des fonds pour se mettre à niveau du référentiel niveau trois», avance la présidente.
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