L’humain fera toujours écran… à l’écran

Ce n’est pas tant qu’un Picasso se vende 179 millions de dollars, battant au passage le record absolu des enchères mondiales, Pablo, on l’aime ou on l’abhorre. Mais que des abrutis d’une télévision américaine floutent, autrement dit jettent un voile pudique sur les seins de ses «Femmes d’Alger», voilà qui réconcilie amis et ennemis de celui qui reste un grand créateur.
Ce degré zéro de l’utilisation des technologies est navrant, comme serait navrant l’ignorance de leur impact sur beaucoup de composantes de notre vie, surtout dans le milieu professionnel. C’est ce que nous rappelle utilement le responsable d’une grande société de gestion (lire la Tribune en pp. 16 et 17) en évoquant une «ubérisation» des services financiers. Partant de l’apparition du réseau de service de chauffeurs Uber aux Etats-Unis, relayé par une application en ligne, il constate sa valorisation extrêmement rapide et la dilution en parallèle des licences de taxis new-yorkais. Les conseillers financiers ne courent-ils pas le même risque face notamment à l’apparition de plates-formes dédiées et de services technologiques à bon marché ?
Une chose est certaine: nul n’échappe à la réflexion, d’autant que la mutation est extrêmement rapide. Selon une étude
très récente de Forrester, spécialiste de l’impact des technologies dans le monde des affaires, avec le passage aux services bancaires mobiles et en ligne, la fréquentation des agences en France est en déclin constant. En 2014, 67% des internautes adultes ont utilisé régulièrement les services bancaires en ligne.
Malgré tout, d’après ce rapport intitulé «How french banking customers use different chanels», il ne fait pas de doute que ce sont des comportements de clientèle multicanaux qui sont en train de prendre leur envol. Même les réseaux physiques s’adaptent à l’air du temps de la banque 2.0 avec, au sein des agences dès aujourd’hui et bien plus encore demain, des bornes libre-service, des tablettes ou des murs connectés. Reste sans doute le plus important, souligné par Forrester: «… beaucoup de consommateurs français apprécient toujours de se rendre en agence pour avoir un contact humain lorsqu’ils souscrivent un nouveau produit ou lorsqu’ils cherchent conseil», et ce «tout particulièrement pour les opérations à forte valeur ajoutée, complexes ou affectives». L’homme n’est pas près de disparaître de l’écran radar et c’est bien là l’atout maître de tous les métiers du conseil patrimonial.
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