Les huissiers et notaires manifestent pour influer sur les annonces du gouvernement
La réaction très vive de certaines professions réglementées contre la réforme de leurs statuts prend corps cette semaine. Ce sont les huisseiers de justice qui, les premiers, vont manifester ce 15 septembre à 12 heures devant le Palais de justice de Paris. Ils dénoncent un " projet de réforme contre les plus pauvres " et ouvrent par la même un mouvement de grève nationale prévu jusqu’au 22 septembre. Le président de la Chambre nationale des huissiers de justice, Patrick Sannino, doit rencontrer, mercredi 17 septembre, le ministre de l’Economie Emmanuel Macron et le garde des Sceaux, Christiane Taubira, pour engager - enfin, soulignent les représentants des huissiers - une concertation.
Ils précèdent ainsi les notaires de France qui se rassembleront, eux, le 17 septembre à 14 heures, Place de la République à Paris ainsi que partout en France devant les préfectures. La réforme de leur profession telle qu’elle est présentée par Bercy conduirait, selon le Conseil supérieur du notariat : à une augmentation du coût des actes, la rémunération actuelle sur les actes importants compensant ceux faits à perte au profit des plus modestes ; à une remise en cause des garanties juridiques et financières assurées par les notaires, ce qui aboutirait à une multiplication de contentieux onéreux ; à une désertification juridique du territoire et à la destruction de 10.000 emplois au sein des études. Les responsables de l’Ordre des notaires, Jean Tarrade à leur tête, seront reçus jeudi 18 septembre par les ministres concernés.
Ces mobilisations interviennent alors que le gouvernement, très décrié par une majorité de Français, monte au créneau sur ses projets d’avenir. Manuel Valls prononce son discours de politique générale dès ce mardi et le président de la République organise jeudi prochain une grande conférence de presse. Dans ce climat de défiance, il est peu probable, anticipent certains observateurs, que l’Exécutif veuille s’engager à tout prix sur des terrains trop hostiles. Et, de source notariale, les négociations pourraient se prolonger jusqu'à l’année prochaine.
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