Les fintechs se connectent aux gendarmes de la finance

Elles n’avaient aucun pôle public dédié à leur développement, elles en ont eu deux d’un coup. L’AMF et l’ACPR ont annoncé à 48h d’intervalle la création d’une division fintechs au sein de leurs services, pour encadrer et aider au développement des start-up technologiques dans le domaine de la finance.
L’AMF a ouvert le bal lundi 30 mai en annonçant le lancement de sa division «Fintech, innovation et compétitivité» (FIC) sous la direction de Franck Guiader, jusqu’ici directeur de la division Régulation de la gestion d’actifs de l’AMF. Elle aura pour objectifs principaux la compétitivité et la régulation de ces sociétés à forte croissance.
L’ACPR lui a emboîté le pas mercredi 1er juin avec la création du pôle fintechs rattaché au secrétariat général. Il vise à être «le point d’entrée des fintechs à l’ACPR pour un agrément. Il fera bénéficier les fintechs d’informations et d’actions de communication dédiées», précise l’Autorité. La nouvelle entité sera gérée par Nathalie Beaudemoulin, jusqu’ici directrice adjointe des Agréments, des Autorisations et de la Réglementation de l’ACPR.
Ces deux annonces surviennent quelques semaines après l’annonce par le Gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau, lors de l'événement Fintech R:Evolution (voir l’interview réalisée par l’AgefiTV), de la création d’un pôle commun entre l’AMF et l’ACPR dédié au développement et à la régulation des fintechs.
Les patrons de ces start-up ne cachent pas leur satisfaction à la création d’une telle structure. «Une excellente nouvelle», réagit Clément Coeurdeuil, le cofondateur de l’agrégateur Budget Insight qui y voit un intérêt tout particulier pour son secteur d’activité. «Concernant les agrégateurs – dont nous faisons partie – la décision de confier ce guichet à l’AMF et l’ACPR nous paraît très cohérente. Lorsque les arbitrages sur la révision de la directive DSP2 auront été réalisés, ce sont les organismes nationaux qui distribueront les licences AIS et APS. Autrement dit, l’AMF et l’ACPR», explique-t-il, ajoutant que l’effort de développement promis par les deux organismes publics devra être mis sur la libéralisation de la donnée.
Le cofondateur de la fintech Moneytis Christophe Lassuyt estime quant à lui que quatre avantages majeurs sont à attendre de cette nouvelle configuration :«Faciliter la compréhension des autorités vis-à-vis des fintechs, faciliter l’accès aux autorités par les fintechs (à l’heure actuelle cela peut prendre des dizaines de mois d’effectuer un échange), accompagner les fintechs dans une croissance saine et encadrée, augmenter les chances de réussites des fintechs dans un environnement régulatoire en pleine mutation», explique-t-il.
La prochaine étape de ces nouveaux partenariats sera la mise en place d’un «Forum fintech» pour mieux cerner les enjeux du secteur. Puis les«premières réunions avec les porteurs de projets» auront lieu, détaille Nathalie Beaudemoulin.
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