Le livre de l’été recommandé par nos soins

A l’attention des vacanciers qui s’apprêtent à rejoindre leur lieu de villégiature et à oser entrecouper la plus naturelle et parfaite oisiveté par quelques loisirs, L’Agefi Actifs, ne reculant devant aucune de ses missions, recommande chaudement ce qui pourrait bien être le livre de l’été. Pas trop lourd pour la plage (315 pages), explorant les horizons les plus variés et riche en rebondissements, il est de surcroît l’œuvre d’un jeune auteur à encourager: son nom, Emmanuel Macron.
Probablement quelque peu inspiré par le succès public de «L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea» de Romain Puértolas, il a osé un titre prometteur: «La croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques». Certes, les plus paresseux pourront se contenter de notre synthèse en pages 8 à 13. Mais comment passer à côté d’une introduction aussi inspirée: «Cette loi, elle est partie de la France telle qu’elle est. Or, la France est comme coupée en deux. Il y a une partie d’elle-même qui a pris le train de la mondialisation. Celle-là sait où elle va. (…) Mais ce n’est pas toute la France. Car il y a également une France reléguée à l’arrière-ban de notre économie...» Un style qui reste sans doute à affirmer, mais quelle manière d’installer le suspense !
Les grognons souligneront que l’impétueux ne part pas de rien et qu’il a même dû batailler pour en arriver là: une œuvre entamée en décembre 2014, discutée en balancier devant le Parlement entre janvier et juillet 2015, adoptée sans discussion par trois fois à l’ombre constitutionnelle du 49-3 malgré 412 heures officielles de débats, 10.756amendement déposés et 2.329 adoptés… Même la bataille d’Hernani n’a pas suscité cela ! Quant aux puristes, ils discuteront une architecture littéraire essentiellement composée d’ajouts, de suppressions et de modifications à une kyrielle de Codes et de lois.
Cependant, si l’on se concentre sur le fond, notre dossier prouve que la matière patrimoniale n’en sort pas indemne, parfois pour le meilleur comme en épargne salariale, ou parfois pour le controversé s’agissant des professions réglementées dont le sort a fait l’objet de débats passionnés jusque dans ces colonnes. Où en est la réforme fiscale ? Notre auteur prépare peut-être un autre manuscrit. En attendant, n’a-t-il pas promu les autocars alors qu’un rapport sénatorial estime à 100 milliards le coût annuel de la pollution de l’air ? N’a-t-il pas encouragé des ouvertures dominicales ponctuelles de grandes surfaces, lui qui montre l’exemple pour sauver la Grèce à pleins week-ends ?
Pour tout cela, nous attendons le prochain élan créateur tourné, c’est promis, vers les nouvelles technologies.
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