Le « go » de la machine et les leçons du jeu de go

Pour avoir assisté, il y a une vingtaine d’années, à une présentation d’un «truc» venu des Etats-Unis dénommé internet, qui permettait par exemple à l’époque de choisir ses vêtements à ses goûts et couleurs en simulant un essayage, le souvenir reste vif: une réelle stupéfaction et le pressentiment que cette découverte, relayée par l’Atelier de BNP Paribas très en pointe à son sujet, était vouée à bouleverser la donne sur bien des points. Nous n’en étions alors qu’à la préhistoire ! La preuve par mille aujourd’hui où chacun d’entre nous nage sans cesse sur le web et ses développements incommensurables en termes d’information et de communication.
Que dire dès lors des suites ou des avatars de cette révolution: le numérique, les réseaux sociaux, les fintechs et, presque à rebours, le financement participatif, les échanges collaboratifs ou, dans un autre registre, les imprimantes en 3D ? Que l’on soit enthousiaste ou réfractaire, nul ne peut y échapper. Ce mois de mars en apporte une preuve par trois du côté de la finance. Les réunions de CIF-CGP et courtiers se bousculent en effet: congrès de la Chambre nationale des conseils en gestion de patrimoine (CNCGP) le 22 mars, convention de l’Anacofi le 24 mars et Assises de la gestion de patrimoine et du conseil aux entreprises de la CNCEF-CNCIF le 30.
Et qu’ont en commun ces trois manifestations, outre de rassembler plusieurs centaines d’adhérents et leurs partenaires ? De se pencher peu ou prou sur ces inéluctables technologies nouvelles et leurs incidences sur le cours des métiers du conseil. Et elles ont bien raison car, dans ce secteur comme dans tant d’autres, ce que l’on pourrait appeler la désintermédiation, va, non s’imposer –nul ne pourrait le prédire–, mais à tout le moins générer des changements profonds dans les habitudes, et notamment dans l’accès et le contact client.
La CNCGP se penche donc sur «Le crowdfunding, la fintech partenaire du CGP», l’Anacofi plus largement sur «Place, utilité et évolution de nos métiers», quand la CNCEF va scruter «Les fintechs au service des conseillers financiers». Et ces associations mènent régulièrement des travaux sur tel ou tel aspect des mutations en cours: l’avancée des technologies elles-mêmes, leurs acteurs, les interactions avec leurs propres modèles, mais aussi leurs modes de régulation et de contrôle. De quoi, à raison, maintenir leurs adhérents en éveil. Mieux vaut prévenir que courir… car même si le conseil de proximité paraît irremplaçable, il est des champions de go désormais dominés par la machine.
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