La retraite est friable ? Gravons-la dans le marbre !

Tous beaux et bronzés, la reprise est pour nous un moment de délicieux retour sur terre et l’occasion de savoir ce qui s’y est passé durant la parenthèse. Cette année, la tendance porterait plutôt vers le: «On en parle encore, mais décidément les choses avancent peu.» C’est vrai dans le tragique, avec l’inextinguible flot de réfugiés vers l’Europe alors que celle-ci fait preuve d’une désespérante propension à ne pas harmoniser ses efforts dans ce domaine comme dans tant d’autres. Dans le non moins horrifique face à un terrorisme de proximité qui laisse les démocraties entre suivisme et impuissance. Ou encore dans la santé économique mondiale et ses soubresauts, presque chroniques concernant la Grèce, nouveaux et lourds de sens s’agissant de la Chine, alors que la France, elle, court après la croissance sans parvenir à la rattraper.
Cet état d’entre deux eaux est un peu le même lorsque l’on évoque la retraite sur laquelle notre enquête réalise un point intermédiaire (lire pp. 7 à 11). Intermédiaire est bien le mot pour synthétiser cet élément essentiel de notre système de protection sociale qui sort régulièrement la tête de l’actualité depuis des décennies sans que sur le fond son sort soit réglé de manière pérenne. Durant l’été, le Comité d’orientation des retraites (COR) a remis son rapport annuel, de même que le Comité de suivi des retraites a remis le sien à destination du Premier ministre, tandis que les partenaires sociaux reportaient à l’automne leur accord sur les caisses complémentaires.
De toute part, et depuis longtemps, le constat est le même: en raison des déséquilibres démographiques et de l’allongement de l’espérance de vie notamment, notre bonne vieille retraite par répartition est de plus en plus vacillante. Dès lors, au-delà même de l’ajustement des paramètres légaux, parmi lesquels le report de l’âge du départ est le levier le plus puissant en France, il apparaît clairement que l’épargne va devenir un passage obligé afin d’assurer un niveau de vie satisfaisant à la sortie de la vie active. Or, en 2013 selon le COR, les produits retraite individuels ou professionnels, bien que détenus par un actif sur quatre, restent marginaux en poids: ils représentent l’équivalent de 4,3% des cotisations des régimes légalement obligatoires.
C’est dire le chemin restant à parcourir. Des solutions existent, telle l’assurance vie dont les Français ont déjà fait leur miel. D’autres restent à inventer pour inciter les futurs «partants» à se préparer très tôt. Les pouvoirs publics auront un rôle essentiel à condition de fixer un cadre qui restera gravé dans le marbre.
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