Entre le champ de mines financier et la termitière fiscale

Ça tangue fortement: face à l’enlisement de la reprise en Europe, symbolisé par les signes de faiblesse de l’Allemagne et, plus globalement, à la perte de souffle au niveau mondial, le doute s’installe. Cela se traduit, en langage bien senti, par un déséquilibre entre des fondamentaux fragilisés et la valorisation des marchés d’actions. D’où le syndrome du mois d’octobre qui se répète, loin d’un krach, certes, mais avec de sérieux à-coups sur la plupart des Places depuis plus d’un mois.
Pour ceux qui n’auraient pas d’appétence en ces périodes de reflux pour saisir les opportunités d’investissement, ce qui est souvent l’état d’esprit relevé chez les particuliers, vers quels conseils peut-on les orienter ? Les choix ne sont pas pléthore, il faut en convenir. L’immobilier direct est en état de congélation au point de décourager les initiatives. Il y a bien le marché de l’art offrant un réservoir fabuleux à force de convictions et de patience. Mais ne vient-on pas pour la énième fois de tenter d’intégrer les œuvres dans l’assiette de l’ISF ?
Tournons-nous alors vers les offres récemment sorties de leurs coquilles. L’assurance vie, elle-même à nouveau menacée –sans davantage de succès– d’un coup de rabot fiscal lors des discussions sur le budget 2015, offre un premier asile apparent. Sans conviction avec le contrat Eurocroissance censé doper l’investissement productif. Nous en disséquons l’identité dans notre enquête de la semaine (lire pp. 8 à 14), mais en substance, celui qui était censé devenir la relève du XXIe siècle se résume pour l’heure à une garantie à échéance de huit ans minimum, pour un rendement a priori peu glorieux compte tenu des taux d’intérêt, sans avantage fiscal et, last but not least, sans rémunération incitative pour les intermédiaires. Tout ceci ne le place pas sous les meilleurs auspices.
Le Vie Génération, orienté –partiellement– vers les PME, présente un profil fiscal plus avantageux mais mesuré au risque encouru, il ne semble pas provoquer un enthousiasme délirant de la part des souscripteurs à l’aube de son parcours. Il en va de même du troisième larron, également orienté vers les petites structures, le PEA PME qui n’a récolté aujourd’hui qu’environ le tiers de l’objectif visé de un milliard d’euros.
La peur du risque et le manque de visibilité sont les principaux freins à l’investissement dans l’entreprise, rappelle une enquête d’OpinionWay. Ils ne peuvent que s’enclencher sur un terrain situé entre le champ de mines financier et la termitière fiscale.
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