Les entreprises françaises championnes à plusieurs titres dans le domaine de la fiscalité

Le rapport annuel «Paying Taxes 2019», réalisé par PwC en collaboration avec la Banque mondiale, compare la fiscalité pesant sur les entreprises dans 190 pays. Cette étude mesure non seulement la charge fiscale moyenne pesant sur l’entreprise mais également le poids de ses obligations déclaratives selon les règles fiscales en vigueur dans chacun de ces pays.
Conclusion: la pression fiscale sur les entreprises françaises baisse de deux points par rapport à l’an dernier mais reste la plus élevée de tous les pays de l’OCDE.
Selon les résultats de l’étude, en 2017 le taux des prélèvements obligatoires est estimé à 60,4% du résultat commercial soit une baisse de deux points par rapport à 2016 où il était de 62,6%. Cette progression est liée à la baisse du taux de l’impôt sur les sociétés et des contributions sociales.
«Cette tendance,sauf à être remise en cause par le gouvernement,devrait se poursuivre sur les prochaines années avec la diminution programmée du taux de l’impôt sur les sociétés à 25 % qui bénéficiera à la généralité des entreprises d’ici 2022. La France investit également en matière technologique, tant pour améliorer la collecte de l’impôt que la relation avec les contribuables. Cette amélioration est clé pour installer de la confiance de la part des entreprises françaises mais aussi auprès des investisseurs étrangers », explique Anne-Valérie Attias Assouline, avocat, Managing partner de PwC Société d’Avocats.
D’ailleurs, les entreprises françaises accomplissent leurs démarches fiscales deux fois plus vite que la moyenne des entreprises au niveau mondial.
L’utilisation des nouvelles technologies dans le recouvrement et le contrôle des prélèvements obligatoires devient un facteur primordial d’efficacité. Dans ce domaine, la France confirme son engagement en faveur du numérique et s’illustre parmi les bons élèves au niveau mondial au regard des obligations imposées aux entreprises pour les besoins de la collecte des prélèvements obligatoires. Les technologies nouvelles sont d’ailleurs au cœur de cette étude qui encourage les administrations fiscales à poursuivre leurs efforts de digitalisation afin de réduire la charge administrative qui pèse sur les contribuables.
En dépit de sa pression fiscale élevée, la France figure parmi les pays les plus «raisonnables» en matière de charge administrative imposée. Une entreprise en France met ainsi en moyenne 139 heures pour accomplir ses démarches fiscales, soit un taux largement inférieur au niveau moyen constaté au niveau mondial (237 heures) ainsi qu’au niveau européen (161 heures). Le nombre de paiements reste de 9 (contre 24 au niveau mondial et 12 au niveau européen). Ce constat qui ressort de l’étude est important dans un contexte où la France est souvent perçue, à tort, comme un pays où le poids des formalités administratives est plus important que dans d’autres pays.
Les experts soulignent que depuis 2004,la technologie a permis de réduire de 84 heures le temps moyen passé par une entreprise type pour s’acquitter de ses obligations fiscales. La moyenne mondiale est de 237 heures en 2017 contre 324 en 2004. Par ailleurs, le nombre moyen de paiements effectués au titre des prélèvements obligatoires a fortement baissé puisqu’il passe de 34,4 en 2004 à 24 en 2017.
« Ce rapport confirme l’apport fondamental des nouvelles technologies, qui lorsqu’elles sont mises en œuvre de façon stratégique, génèrent des gains d’efficacité considérables, tant pour les administrations fiscales que pour les entreprises. Mais il ne faut pas voir dans la technologie le seul levier d’amélioration des systèmes fiscaux. Des règles simples et cohérentes mais également bien comprises peuvent contribuer à lever les obstacles que rencontrent encore les entreprises. Là encore, la technologie peut accompagner ce mouvement», explique Jean Sayag, avocat associé de PwC Société d’Avocats.
Parmi les économies les plus avancées sur le plan technologique, le rapport cite Hong-Kong avec seulement trois paiements dus au titre des prélèvements obligatoires et où le temps pour s’acquitter des formalités fiscales est de seulement 35 heures en 2017. La Norvège fait également partie des pays précurseurs (79 heures et 5 paiements). Cette amélioration profite aux contribuables mais aussi aux administrations fiscales.
Plus d'articles du même thème
-
La loi de finances 2025 a laissé aux banques un sentiment aigre-doux
Par souci de justice fiscale, la loi de Finances 2025 a apporté un certain nombre de modifications dont plusieurs touchent les banques de façon directe ou indirecte. Certaines dispositions ne sont pas à l’avantage du secteur bancaire mais d’autres sont plutôt bénéfiques. Zoom sur deux exemples concrets. -
Le fisc belge abandonne le double précompte sur les dividendes français
Les investisseurs belges pourront récupérer, sous forme de crédit d’impôt, une partie du précompte sur leurs dividendes français reçus avant 2020. -
Jérémie Jeausserand (Jeausserand Audouard) « La réforme des management packages recrée de l’insécurité fiscale»
Co-fondateur de Jeausserand Audouard, spécialisé dans l’accompagnement des dirigeants et des entrepreneurs à l’occasion d’opérations capitalistiques, Jérémie Jeausserand livre son regard sur la réforme de la fiscalité des management packages issue de la loi de finances pour 2025 et sur ses éventuelles conséquences sur l’économie française.
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions