L’Assemblée adopte le nouveau prélèvement à la source

Après avoir pris connaissance des résultats de la phase de test du prélèvement à la source et des conclusions de l’inspection générale des finances, le gouvernement a confirmé le report de la réforme au 1er janvier 2019, le temps d’y apporter quelques corrections.
Les nouvelles modalités du prélèvement ont été présentées dans le projet de loi de finances rectificative pour 2017. L’objectif: faciliter la mise en œuvre de ce projet et alléger les contraintes qui pèsent sur les entreprises.
La proposition de M.Woerth d’écarter les entreprises du dispositif, pour les remplacer par l’administration et les banques, n’a pas été retenue. Le prélèvement sera bien opéré par les employeurs.
La sanction prévue en cas de violation de l’obligation du secret professionnel ou d’usage détourné des taux sera d’un an d’emprisonnement et 15.000 euros d’amende. Initialement, le gouvernement entendait calquer le régime des collecteurs sur celui des agents de la DGFiP et des membres de la commission des infractions fiscales, à savoir cinq ans d’emprisonnement et 300.000euros d’amende.
Autre point, l’Assemblée a validé le dispositif dérogatoire concernant la déductibilité des dépenses de travaux, pour la détermination du revenu foncier net imposable au titre de l’année 2019.
Pour ne pas dissuader les contribuables de réaliser des dépenses de travaux en 2018 sur des immeubles locatifs et éviter ainsi une concentration de telles dépenses en 2019, la déductibilité des dépenses de travaux au titre de l’année 2019 sera égale à la moyenne de ces mêmes charges supportées sur les années 2018 et 2019.
Toutefois, la déductibilité intégrale des travaux payés en 2019 est maintenue pour les travaux d’urgence rendus nécessaires par l’effet de la force majeure ou décidés d’office par le syndic de copropriété et pour les travaux effectués sur un immeuble acquis en 2019.
La déductibilité intégrale des travaux payés en 2019 est étendue aux travaux réalisés sur des immeubles classés ou inscrits en 2019 au titre des monuments historiques ou ayant été labellisés en 2019.
Toujours en matière de dispositifs «anti-optimisation», les cotisations ou primes versées à titre individuel et facultatif au titre de certains régimes d’épargne retraite (Perp, Prefon, Corem, CRH et part facultative des contrats de retraite supplémentaire d’entreprise) seront dès 2019prises en compte dans le taux de prélèvement à la source.
Les déductions effectuées en 2017 seront intégrées dans le calcul du taux applicable de janvier à août 2019, tandis que celles effectuées en 2018 seront intégrées dans le taux du prélèvement appliqué de septembre 2019 à août 2020.
Pour dissuader les contribuables de modifier temporairement leur comportement d’épargne en reportant tout ou partie du versement de leurs cotisations de 2018 vers 2019, le montant de cotisations pris en compte en 2019 sera ainsi égal à la moyenne du montant des cotisations versées en 2018 et 2019, si le montant versé en 2018 est inférieur à la fois à celui versé en 2017 et à celui versé en 2019.
Plus d'articles du même thème
-
La loi de finances 2025 a laissé aux banques un sentiment aigre-doux
Par souci de justice fiscale, la loi de Finances 2025 a apporté un certain nombre de modifications dont plusieurs touchent les banques de façon directe ou indirecte. Certaines dispositions ne sont pas à l’avantage du secteur bancaire mais d’autres sont plutôt bénéfiques. Zoom sur deux exemples concrets. -
Le fisc belge abandonne le double précompte sur les dividendes français
Les investisseurs belges pourront récupérer, sous forme de crédit d’impôt, une partie du précompte sur leurs dividendes français reçus avant 2020. -
Jérémie Jeausserand (Jeausserand Audouard) « La réforme des management packages recrée de l’insécurité fiscale»
Co-fondateur de Jeausserand Audouard, spécialisé dans l’accompagnement des dirigeants et des entrepreneurs à l’occasion d’opérations capitalistiques, Jérémie Jeausserand livre son regard sur la réforme de la fiscalité des management packages issue de la loi de finances pour 2025 et sur ses éventuelles conséquences sur l’économie française.
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions