SCPI : une alternative sérieuse aux fonds en euros

Par Jean-François Chaury, directeur général délégué d’Advenis REIM
Les SCPI seraient-elles en passe de devenir le placement privilégié des Français ? Les derniers chiffres de collecte sont, à cet égard, éloquents et confirment cet attrait de plus en plus croissant des épargnants pour cet investissement. Mieux, après plus de 30 ans d’existence, ce placement affiche désormais un rendement beaucoup plus attractif que ceux de l’épargne réglementée et de l’assurance-vie en euros. Une tendance qui tend à se confirmer au regard de la publication récentes des premiers résultats des rendements des fonds en euros pour l’année 2019 affichant, cette année encore, une baisse notable due à un environnement durable de taux bas, voire négatifs.
Les clés de la réussite.Accessibles, à partir de quelques centaines d’euros, les SCPI permettent aux particuliers d’investir via ce support, dans l’immobilier tertiaire, et notamment dans des actifs qui peuvent atteindre jusqu’à plusieurs centaines de milliers, voire de millions d’euros de valorisation.
Liquides, si l’acquisition de parts de SCPI est un investissement de long terme, en cas de nécessité, il est possible de les céder rapidement.
Diversifiées, les SCPI offrent de multiples solutions pour diversifier son patrimoine dans de l’immobilier de bureau, du commerce, de la logistique, des actifs de santé, de l’hôtellerie….
Pour autant, les SCPI n’ont pas connu un succès facile depuis leur création. En effet, au début des années 90, si le marché immobilier affiche une croissance à deux chiffres, dès 1993, une importante crise immobilière éclate à cause d’une demande de plus en plus forte des épargnants, engendrant alors une augmentation du prix des actifs réels. Dans le même temps, le marché doit faire face à une demande locative plus faible et des loyers qui stagnent. Conséquence, une crise immobilière qui entraine une baisse de la valeur des parts et un manque de liquidité du placement, faute d’acheteurs. Les épargnants devront s’armer de patience pendant de longues années pour retrouver liquidité et rentabilité. Comme dans tout marché, cette baisse s’est transformée en opportunité pour ceux qui en ont profité, dans ces années difficiles, pour racheter sur le marché secondaire des parts de SCPI à faible coût.
Encore de belles perspectives. Avec la fin de la crise immobilière en 1997 et jusqu’à ce jour, le marché des SCPI va se réguler, s’organiser et s’enrichir avec l’arrivée régulière de nouvelles sociétés de gestion qui vont développer des nouvelles SCPI plus diversifiées que celles uniquement positionnées sur les bureaux, dans la santé, le commerce ou encore la logistique, mais aussi avec un élargissement des acquisitions immobilières en Europe. L’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, la Belgique, le Royaume-Uni ou encore l’Espagne sont ainsi les cibles prioritaires des sociétés de gestion et permettent une diversification des portefeuilles des SCPI et de saisir des opportunités afin d’améliorer les rendements attendus par les investisseurs.
L’environnement de taux bas, voire négatifs, que nous connaissons depuis peu, permet d’envisager des collectes importantes dans les prochains mois, liées à l’arbitrage des investisseurs vers les supports immobiliers proposant des rendements supérieurs notamment aux fonds en euros des contrats d’assurance vie. Cela permet également aux SCPI d’investir dans des actifs immobiliers dans de très bonnes conditions grâce à des taux d’emprunts très faible. Néanmoins, l’afflux de capitaux tourné vers les actifs immobiliers provoque un renchérissement des valeurs du marché immobilier qui entraine progressivement une baisse des rendements des SCPI.
Rappelons que les SCPI sont essentiellement des placements de long terme qui répondent principalement à un besoin des investisseurs de diversifier leur patrimoine et d’obtenir un complément de revenus réguliers, par exemple pour leur retraite et c’est d’actualité.
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