Les institutionnels et les trésoriers responsables avec les ETFs de la décollecte de mars en France

Après plusieurs semaines remarquables en matière de collecte, la gestion d’actifs française enregistre une forte décollecte ce mois de mars. Le marché a subi des rachats nets de 6,84 milliards d’euros, selon des données publiées parEuroperformance-SIX Telekurs. Mais l’ensemble des actifs sous gestion atteint 838,54 milliards d’euros, soit une progression de +0,27 % au cours du mois - et de près de 10% depuis le début de l’année (+9,65 %)... L’effet performance a donc fait son oeuvre.
Reste que pour les souscriptions, le coup d’arrêt est net. De là à dire que la fête est finie, il y a un pas. Car, tout d’abord, les fonds de trésorerie sont les plus touchés par les sorties nettes : 8,96 milliards d’eurosont été retirés. «Comme à l’accoutumé en fin de trimestre, les investisseurs institutionnels et les trésoriers d’entreprise ont désinvesti massivement», expliqueEuroperformance-SIX Telekurs dans son étude. Cela dit, les actifs de court terme n’ont pas été les seuls responsables du phénomène constaté. Pour les actifs de long terme, «des flux d’achats profitent aux ETFs tandis que le mouvement inverse s’opère pour la gestion active», ajoute ainsi la société d’analyse des données. Moyennant quoi, les fonds actions ont connu des rachats nets de 1,67 milliard. De leur côté, les fonds d’obligations ont été collecteurs en net. L’ensemble a enregistré des souscriptions nettes de 1,84 milliard tandis que les fonds d’obligations convertibles ont collecté 237,3 millions.
Dans le détail, ces différentes classes d’actifs ont connu des évolutions différentes. Coté «actions», les sorties ont porté sur les fonds américains (-794,9 millions), internationaux (-692,26 millions) et européens (-533 millions). A l’inverse,les fonds Asie/Pacifique ont attiré les investisseurs (+418,62 millions). Pour sa part, l’effet performance pour ces trois catégories de fonds au cours de ce mois de mars a été positif. Et toujours assez élevé. De +2,37 % pour les fonds investis en Europe, +2,41 % pour les fonds américains et +2,80 % à l’international. Quant aux fonds Asie/Pacifique, ils ont enregistré une hausse moyenne de +5,24 % sur le mois.
En dépit de leur forte collecte globale, les fonds obligataires n’ont pas connu les mêmes fortunes. Ce sont surtout les OPCVM investis en obligations de la zone euro qui ont capté l’essentiel des sommes. Ils ont gonflé en net de 1,27 milliard, loin devant les fonds d’obligations à haut rendement (+533,67 millions) et européennes (+90,90 millions). A noter que les fonds d’obligations internationales sont les seuls à avoir connu des sorties nettes de 80,36 millions.
En matière de performances, les fonds obligataires s’affichent pour la plupart en progression. Avec un fort effet dollar, la catégorie d’obligations libellés dans la monnaie américaine a enregistré un gain de 4,95 %. A l’inverse, les fonds émergents ont perdu 2,29 %.
Enfin, en ce qui concerne les fonds d’obligations convertibles, ceux investissant sur la zone euro ont attiré l’essentiel de la collecte (+126,18 millions) tandis que les OPCVM investis sur des titres internationaux ont collecté 45,81 millions. Dans ces deux cas, l’effet performance est positif : de + 0,51 % et +0,78 % respectivement.
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