Les fusions et acquisitions dans le secteur financier devraient continuer en 2015

Selon l’étude « Sharing Deal Insight » du cabinet d’audit et de conseil PwC, la valeur totale des transactions annoncées dans le secteur européen des services financiers a diminué en 2014 : elle a atteint 51,2 milliards d’euros, soit une baisse de 21 % par rapport aux 64,9 milliards d’euros enregistrés en 2013.
Après une année 2013 marquée par la forte progression des transactions impliquant des acteurs publics, l’année 2014 est marquée par la hausse significative des transactions du secteur privé, avec 45,9 milliards en 2014, soit une hausse de 33 % par rapport à 2013. Selon Hervé Demoy, associé chez PwC spécialiste des transactions dans le secteur des services financiers : « Malgré la baisse globale des transactions du secteur, l’exercice 2014 a été particulièrement dynamique pour les acteurs du secteur privé, se rapprochant de son plus haut niveau depuis la crise financière de 2008. Les acteurs du Private Equity ont fortement contribué à ce regain d’activité par des opérations significatives en valeur, notamment au Royaume-Uni. »
Au sein de ces transactions, la valeur des opérations impliquant des entreprises du secteur privé (hors fonds d’investissement) a augmenté de 13% à 31,9 milliards d’euros. L’opération la plus importante étant l’acquisition en fin d’année de Friends Life par Aviva pour 7 milliards d’euros. En outre, les opérations réalisées par des acteurs du Private Equity ont connu une croissance significative, atteignant une valeur totale de 12,7 milliards d’euros, soit plus du double de la valeur des transactions comptabilisées en 2013. Cette implication croissante des acteurs du Private Equity s’illustre tant par le nombre croissant de transactions que par la valeur moyenne des opérations.
Le secteur de l’assurance a connu une nouvelle année de forte croissance avec une valeur totale des transactions estimée à 16,3 milliards d’euros, en hausse de 25% par rapport à 2013, reflet d’une activité soutenue en Europe du sud, stimulée par la mise en œuvre à venir de la réglementation Solvabilité II et de la cession de certaines activités d’assurance par des établissements bancaires.
Les opérations portant sur des cibles bancaires ont quant à elle diminué de 59% pour s’établir à 17,8 milliards d’euros, atteignant ainsi leur plus bas niveau depuis la crise financière. Cette forte baisse s’explique notamment par la réalisation d’une revue des actifs bancaires (AQR) par le régulateur européen, qui a fortement sollicité les acteurs bancaires de la zone Euro au cours de l’année 2014 et constitué une source d’incertitudes pour de potentiels investisseurs étrangers. Le secteur bancaire avait par ailleurs connu une année 2013 particulièrement intense, marquée par les recapitalisations publiques de nombreux établissements en Grèce, en Espagne et aux Pays-Bas. Au contraire, l’année 2014 n’a comptabilisé qu’une seule transaction majeure impliquant le secteur public, avec la nationalisation au Portugal de Banco Espirito Santo pour 4,9 milliards d’euros.
L’année 2014 s’est également caractérisée par un équilibre des transactions domestiques et transfrontalières. Cette baisse des opérations domestiques reflète le retour à un niveau normal après deux années 2012 et 2013 marquées par de nombreuses recapitalisations bancaires domestiques par des acteurs publics. L’augmentation des opérations transfrontalières de 52% par rapport à 2013 traduit une activité soutenue des acteurs européens, mais aussi l’arrivée de nouveaux acteurs en provenance d’Asie, du Moyen-Orient ou d’Amérique du Sud.
L’étude révèle également l’attractivité, en 2014, des cibles situées au Royaume-Uni. Ces dernières ont en effet suscité l’intérêt de nombreux investisseurs, en particulier des fonds de Private Equity, qui s’illustrent notamment par l’acquisition de Travelex UK par BRS Ventures & Holdings. La France affiche quant à elle très peu d’opérations significatives en valeur, les banques françaises ayant poursuivi le recentrage de leurs activités stratégiques. Celles-ci restent toutefois actives sur le marché européen, avec notamment le rachat par BNP Paribas de la banque allemande DAB Bank en décembre 2014, valorisée 435 millions d’euros.
Source : communiqué
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