Les Français trop gourmands sur le rendement de leur épargne

Par Franck Joselin, L’Agefi Quotidien
Les taux d’intérêts ont beau être à un niveau particulièrement bas, rien n’y fait. Les Français attendent des taux de rendement de leurs placements bien au-dessus de la réalité. Dans la dernière édition du baromètre de l’Autorité des marchés financiers (AMF) de l’épargne et de l’investissement, il ressort que c’est à partir de 2,6% que plus de 50% des Français estiment que le rendement d’un placement sans risque est satisfaisant. Au-delà de 3,3% de rendement, ils sont 56% à se déclarer satisfaits. Alors que 79% des 1.200 personnes interrogées disposent d’un Livret d’épargne, seules 37% étaient en mesure de donner le taux du Livret A, à 0,75% au moment où a été menée l’enquête – taux qui passera à 0,5% le 1er février. 34% de personnes ont déclaré ignorer la réponse et, sur les 29% qui ont donné une mauvaise réponse, le niveau moyen des taux indiqués a été de 1,2%.
Ces attentes irréalistes en termes de rendement sont aussi à mettre en parallèle avec le taux de rendement moyen des fonds en euro des assurance vie pour 2019 qui a été de 1,8% et celui les emprunts d’Etat français à 10 ans, qui oscillaient autour de 0% au moment où a été effectué ce sondage.
Cette étude met aussi en exergue le peu d’appétence des Français pour les placements en actions. A l’instar des années précédentes, ils ne sont que 19% à envisager investir dans cette classe d’actifs dans les 12 prochains mois, contre 22% en 2018 et 18% en 2017. Sur des horizons plus longs, ces résultats varient sensiblement. Ainsi, 28% des Français envisagent tout de même pouvoir investir dans des actions «à plus ou moins long terme», même si beaucoup estiment aujourd’hui que ces placements demeurent peu rentables (pour 39% d’entre eux). Sachant que, pour cette classe d’actifs, à partir de 7% par an, la rentabilité est jugée satisfaisante pour plus de 50% des personnes interrogées.
Cette étude montre en outre qu’il y a peu de chances pour que la situation évolue à court terme, car peu de Français demeurent optimistes sur les placements en actions dans les cinq prochaines années. Ils ne sont que 10% à considérer qu’ils seront très rentables à cette échéance, 32% à les anticiper peu rentables et 17% pensent qu’ils perdront une partie de leur mise s’ils investissent sur ces actifs. A noter enfin que la majorité relative des personnes interrogées (41%), n’a aucun avis sur la question.
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