« Le marché de l’assurance vie au Luxembourg en provenance de l’Hexagone arrive à maturité aujourd’hui »

Selon vous, les assureurs français ont-ils pris le parti d’orienter une partie de la collecte vers le Luxembourg ?
Il est vrai que les charges financières supportées au Luxembourg sont moins importantes pour un assureur, ce qui joue forcément sur la rentabilité qui y est plus élevée.
Pour autant, la collecte historique enregistrée depuis 2012 ne correspond pas – selon moi- à une volonté particulière des assureurs français de développer ce marché.
Il s’agit plutôt de répondre aux attentes des distributeurs et de leurs clients. Cette clientèle patrimoniale française a d’ailleurs de plus en plus tendance à s’orienter vers des solutions internationales.
Les compagnies au Luxembourg ont compris l’intérêt de se développer la cible de la grande clientèle internationale.
Le super-privilège accordé aux assurés est-il toujours plébiscité ?
Effectivement, au départ, les investisseurs ont « acheté » ce super-privilège. Puis les CGPI et les banquiers privés ont plutôt accentué leur discours commercial sur la diversité des produits accessibles, les établissements français ne donnant pas accès à tous les actifs.
Cet argument demeure toujours un axe de communication. Les assureurs plaident aujourd’hui pour un renforcement de cette sécurité, notamment pour tenir compte de la défaillance de l’assureur Excell Life, en juillet 2012.
Après la recherche d’une plus grande sécurisation des actifs par les épargnants au moment de la crise financière de 2008 puis l’effet de mode qui s’en est suivi au profit de ce type d’investissement, je considère que le marché de l’assurance vie au Luxembourg provenant de souscripteurs français arrive à maturité aujourd’hui.
D’autres arguments sont toujours d’actualité ?
Effectivement, ce contrat trouve sa pleine utilité pour les candidats à l’expatriation.
Par ailleurs, même si le législateur français a prévu dans le cadre de la loi visant la lutte contre la fraude fiscale du 6 décembre 2013 de rendre saisissables les contrats d’assurance-vie, en pratique, l’administration française n’a pas les moyens de procéder à des saisies de comptes détenus au Luxembourg.
Le client peut également changer de gestionnaire et de banque dépositaire sans que cette initiative n’entraîne la novation de son contrat.
Les souscripteurs et les assureurs y trouvent un intérêt, qu’en est-il des distributeurs ?
Pour les assurés, l’intérêt se trouve du côté de la gestion financière. Pour les compagnies, la rentabilité est plus intéressante, même s’il existe une concurrence au Luxembourg sur les frais de gestion.
En revanche, en terme de commissionnement, la part rétrocédée au distributeur est équivalente à ce qui est pratiqué en France.
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