Une illustration des relations entre les établissements financiers et les nouveaux acteurs du digital
Veille et anticipation
Dans un premier entretien filmé (à visionner en ligne ici), François Marchessaux explique que les établissements financiers anticipent l’émergence de nouveaux acteurs sur le segment du digital en investissant dans ces structures par l’intermédiaire de fonds, à l’image par exemple de Crédit Mutuel Arkéa ou de XAnge Private Equity, une filiale de la Banque Postale. L’incubation sur le modèle du «Village by CA» de Crédit Agricole peut constituer une autre option pour déterminer les «contours» et mesurer les opportunités.
Une segmentation de l’offre des FinTechs
Dans l’écosystème des FinTechs, «on dénombre une cinquantaine de sociétés financées en France», précise-il, soit «un nombre relativement limité, comparé à la City et à son demi-milliard d’investissement réalisé en 2014».
Ces sociétés financières et technologiques peuvent, selon lui, être regroupées en trois catégories:
L’agrégation de contenusoù il est question de «s’interfacer» entre la banque, l’assurance et l’utilisateur final en captant du flux de données et en le valorisant par un reporting ou par une optimisation de compte. Bankin.com, par exemple, propose une solution d’agrégation via une application mobile qui peut aboutir pour le consommateur à une préconisation commerciale. Selon François Marchessaux, ce type d’opérateurs «inquiète les banques» dans la mesure où ils peuvent détourner une part de trafic et sont soumis à «des difficultés de sécurité particulières» en cas de fuite des informations personnelles bancaires qu’ils agrègent.
Le développement de services innovants autour de technologies existantes, à l’image des moyens de paiement et des banques virtuelles de type «Compte-Nickel».
La mise en avant d’une technologie de rupture. Soit un nouvel écosystème dans lequel sont rangées les solutions de gestion d’épargne en ligne qui ont vocation «à casser» le segment bancaire traditionnel. L’américain Simple s’est ainsi développé auprès d’une clientèle digitale sur ce segment. Pour le consultant, les difficultés associées à ce type de projet sont «aussi complexes» que ceux concernant les banques traditionnelles.
Les différences entre ces acteurs sur le terrain de la cyber-sécurité
Si les start-up sont capables «de câbler la sécurité directement dans les applications qu’elles créent», ce qui est de nature à leur conférer un «petit avantage compétitif», elles ne peuvent pas appréhender l’ensemble des réflexions qui portent notamment sur des enjeux géopolitiques et stratégiques, «là où les établissements bancaires intègrent des moyens d’anticipation, de détection et de réactionconséquents». Elles sont également «un peu démunies et moins outillées» pour réagir à la fraude.
Dans un second entretien filmé (à consulter en ligne ici), François Marchessaux dénombre «assez peu de synergies» avec les grands opérateurs de la banque et de l’assurance. Il en existe pourtant au niveau des financements, «toutes ont des parts dans des fonds qui investissement dans ces technologies mais elles ne les utilisent pas forcément», poursuit-il.
La cyber-sécurité en question
«En raison de la nature des flux échangés, je suis convaincu que les banques et les assurances prendront le leadership dans le domaine de la cyber-sécurité», avance le consultant. La voie est donc ouverte aux partenariats ou aux acquisitions à moyen terme «parce qu’elles peuvent offrir la taille critique recherchée par les FinTech». La création d’incubateurs ou de laboratoires permettant de mettre en œuvre du «test and learn» participe de ce phénomène.
«Les idées viendront de l’extérieur mais il sera nécessaire de créer un sas d’adaptation au sein des banques à l’occasion de rachats ou de rapprochements des structures», conclut-il.
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