
Revolut veut rassurer sur son dispositif de conformité

Revolut tente de renverser la vapeur en recrutant des «vétérans de la finance». Bruce Wallace, ex-directeur des opérations monde de la Silicon Valley Bank, a été nommé président du comité risque et conformité de la néobanque britannique. Caroline Britton, ancienne auditrice chez Deloitte, rejoint de son côté la présidence du comité d’audit. Martin Gilbert, codirecteur général du gestionnaire d’actifs Standard Life Aberdeen, est, lui, nommé conseiller spécial auprès du cofondateur de Revolut, Nikolay Storonsky.
Hasard du calendrier, ces nominations interviennent alors quela néobanque est visée par une enquête du régulateur britannique, la FCA, même si Revolut assure à L’Agefi qu’elles ne sont que «l’aboutissement d’une démarche entamée il y a plusieurs mois». L’investigation fait suite à un article du quotidien The Telegraph, révélant que Revolut avait interrompu pendant trois mois en 2018 un de ses outils de conformité interne destiné à empêcher les transactions jugées suspectes. Une lettre a été écrite par la banque à ce sujet à la FCA mais jamais envoyée, ce qui pourrait constituer un manquement à son obligation légale de transparence. «L’article du Telegraph a confondu à tort nos systèmes de lutte contre le blanchiment d’argent avec notre processus de filtrage des sanctions», indique Emmanuel Boulade, porte-parole de Revolut en France. «Nous réaffirmons très clairement qu’il n’y a eu aucune infraction», ajoute-t-il.
Revolut fait aussi l’objet de polémiques en Lituanie où elle a obtenu sa licence bancaire en décembre. Stasys Jakeliunas, directeur de la commission du budget et des finances au parlement lituanien, a émis des doutes sur la capacité de la banque à gérer les risques et la conformité, étant donné sa croissance rapide. Il veut soumettre un vote au parlement pour qu’il y ait une troisième enquête sur la banque, selon le Financial Times. Revolut affirme de son côté que la Banque de Lituanie a exclu une nouvelle enquête. «Elle ne nous a d’ailleurs jamais contactés ou approchés à ce sujet», souligne Emmanuel Boulade.
La banque, qui est passée de 150 à 750 employés et gère plus de 4,6 milliards de dollars (4,09 milliards d’euros) de transactions par mois, est aussi pointée du doigt par le média Wired pour sa culture d’entreprise toxique, axée sur les performances. «Il est vrai que nous avons eu un certain roulement de personnel » au cours des trois dernières années, reconnaît la banque. Le directeur financier de la fintech, Peter O’Higgins, a récemment démissionné et deux directeurs de son département conformité sont partis en un an. «Contrairement à certaines banques, nous adoptons une approche très technique de la conformité», détaille Emmanuel Boulade, soulignant que la fonction conformité de l’entreprise est «incroyablement bien structurée».
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