
Revolut s’associe à Mastercard pour se lancer aux Etats-Unis

Mastercard marque un point. Hier, Mastercard et Revolut ont annoncé un partenariat visant à lancer les cartes Revolut aux États-Unis d’ici la fin de l’année. Les cartes Revolut pourront aussi être acceptées dans les 210 pays où Mastercard est présente. Ce partenariat fait suite à un autre accordconclu le mois dernier entre Visa et Revolut, permettant à la fintech britannique de déployer ses activités dans 24 nouveaux marchés.
Dans le cadre de son lancement aux Etats-Unis, Mastercard sera le «partenaire exclusif» de Revolut, explique à L’Agefi un porte-parole de la néobanque britannique. «La plupart des banques américaines facturent 10 dollars par mois pour un compte et entre 10 et 15 dollars pour les virements locaux et Revolut proposera ces deux services gratuitement», poursuit-il. Les clients de Revolut pourront également utiliser la plate-forme «Send de Mastercard». Des nouveautés, donc, depuis le premier partenariat noué en 2016 entre Mastercard et Revolut via le programme «Start Path».
«Dès notre lancement, nous intégrerons les 120.000 clients américains qui figurent déjà sur notre liste d’attente» indique le porte-parole de Revolut. Mais s’il s’agit d’un partenariat exclusif au départ sur le territoire américain, «cela pourrait changer avec le temps» admet un porte-parole de Mastercard. En Europe, 50% des cartes Revolut porteront la marque Mastercard et 50% la marque Visa. En dehors de l’Europe, la répartition sera de 75% pour Visa et de 25% pour Mastercard.
Objectif : tripler le nombre de clients en un an
Le lancement de Revolut aux Etats-Unis reste un gros challenge pour Stéphane Dehaies Associé Banque et Fintech chez KPMG France. Il faudra trois ans pour qu’un nouvel acteur comme Revolut démontre la robustesse de son modèle tout en construisant son capital confiance et sa notoriété sur le marché américain. «Il faudra ainsi rassurer les régulateurs, rassurer les clients sur la sécurité des moyens de paiement et pérenniser le modèle qui, en créant de la valeur, rassurera les investisseurs. D’où l’avantage, dans un premier temps, d’un partenariat avec un acteur mondial comme Mastercard.»
Plus tôt cette année, les concurrents de Revolut, Monzo et N26, se sont lancés aux États-Unis. Pas de quoi faire peur à la néobanque britannique. «Sur le marché des néobanques, aucun acteur n’a le monopole aux Etats-Unis. Revolut ou N26 se sont développés notamment sur un segment de clientèle très international et mobile, l’objectif de ces acteurs est donc de pouvoir accompagner leurs clients aussi sur de nouveaux marchés à fort potentiel comme les Etats-Unis, l’Asie, le Brésil» précise l’expert de KPMG.
Revolut, qui compte 8 millions de clients depuis son lancement en 2015, espère tripler ce nombre d’ici l’année prochaine. Avec 30 employés basés aux États-Unis, Revolut espère également tripler son effectif aux États-Unis au cours des six prochains mois. La société britannique qui emploie 1.500 personnes prévoit par ailleurs d’en engager 3.500 supplémentaires d’ici l’été. Si Revolut mise tout sur son expansion à l’international, elle continue d’afficher des pertes importantes passant de 14,8 millions de livres à 32,8 millions de livres en 2018.
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