
Raisin obtient une licence bancaire grâce à MHB Bank

Raisin ne s’arrête plus. Après une levée de fonds de100 millions d’euros début février, la plate-forme d’open banking berlinoise annonce ce jeudi le rachat de la banque allemande MHB Bank. L’opération reste soumise à l’approbation finale de l’autorité financière allemande et de la Banque centrale européenne.
«Cela fait plus d’un an que nous travaillons sur cette acquisition. À mesure que nous devenons plus mature, plus international, l’obtention d’une licence bancaire est devenue essentielle pour croître en Europe», explique à L’Agefi Tamaz Georgadze, directeur général de Raisin. Grâce à cette licence bancaire et au mécanisme de passeport européen, la plate-forme qui disposait jusqu’à maintenant d’une licence de courtier et d’intermédiaire en opérations de banque, pourra accélérer le déploiement en Europe de sa gamme de produits de dépôt et d’investissement, comme les portefeuilles ETF accessibles uniquement aux consommateurs allemands pour l’instant. C’est un atout de taille pour Raisin qui veut s’implanter en Irlande, en Italie et doubler son nombre de clients, s'élevant à 165.000, d’ici 2020.
Contrôlée par le fonds américain de private equity Lone Star, MHB Bank compte 35 employés basés à Francfort et travaille depuis cinq ans avec Raisin. «MHB gère la partie bancaire de notre plate-forme, notamment les tâches d’identification clients (KYC) et les paiements depuis nos débuts, détaille Tamaz Georgadze. Avec ce rachat, Raisin ne devient pas une banque. Il n’y aura pas de fusion, les deux entreprises seront séparées», précise-t-il. L’opération entraînera tout de même une simplification des formulaires de conditions générales pour les clients de la fintech et une meilleure intégration des services de la plate-forme pour ses 67 partenaires bancaires.
Raisin souhaite, par ailleurs, étoffer les équipes de MHB et investir dans l’amélioration de son interface de programmation (API) et de ses technologies de paiement. Pour ce faire, Tamaz Georgadze mise sur l’augmentation de partenariats entre MHB Bank et des fintech, comme celui signé en janvier par la banque avec la plate-forme allemande de prêt instantané Vexcash.
En 2017, MHB Bank a généré un chiffre d’affaires de 4,3 millions d’euros. Raisin de son côté, qui ne communique pas sur sa rentabilité, a vu son volume de dépôts doubler pour atteindre 11 milliards d’euros. Elle n’exclut pas d’autres acquisitions dans le futur, notamment au Royaume-Uni, où elle a déjà racheté son concurrent PBF Solutions, et au Moyen-Orient.
Plus d'articles du même thème
-
Qileo lance le compte pro éthique
Une nouvelle banque digitale voit le jour pour occuper le créneau de la responsabilité environnementale avec un package qui ne finance que des projets à impact écologique. -
Pennylane lève 75 millions d’euros pour rafler le marché des TPE-PME
La comptatech compte accélérer son développement technologique et commercial afin d’attirer un maximum d’experts-comptables et leurs clients avant le passage à la facturation électronique. -
Plaid voit sa valorisation fondre de moitié lors de son dernier tour de table
La fintech a levé 575 millions de dollars, la valorisant 6,1 milliards de dollars, contre 13,4 milliards quatre ans plus tôt.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions