
L’euro numérique ne garantira pas l’anonymat des paiements, souligne la Cnil

Le gendarme français des données personnelles a publié une note sur son site ce lundi, où il rappelle les enjeux du projet d’euro numérique en matière de protection de la vie privée. La commission nationale Informatique et libertés (Cnil) appelle aussi à un débat démocratique à ce sujet.
La Banque centrale européenne (BCE) mène actuellement des expériences internes avec l’euro numérique et prévoit de commencer à travailler sur un prototype fin 2023. La Commission européenne a l’intention de proposer un projet de loi pour un euro numérique début 2023. La monnaie virtuelle pourrait être prête d’ici 2025 - au plus tôt.
La Cnil prône ainsi « un standard très élevé de confidentialité et de protection des données », qui sera à ses yeux « une des principales clés pour le succès du futur euro numérique ». Elle rappelle que les utilisateurs doivent avoir la liberté de choisir leur moyen de paiement pour conserver, notamment, la maîtrise de la quantité de données collectées lors d’un paiement.
Lutte contre l’argent sale
Elle souligne aussi qu’il n’est pas certain que l’anonymat des paiements – soit « l’absence de traçage des achats effectués et de risque pour la vie privée » – sera garanti par l’euro numérique, contrairement aux espèces. Notamment parce que « les conditions d’émission et de distribution en ligne de l’euro numérique apparaissent difficilement compatibles, d’un point de vue technologique, avec un anonymat total dans l’usage ».
Mais aussi parce que « l’anonymat pourrait être contraire à d’autres objectifs de politique publique » comme la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LCB-FT), souligne la Cnil.
Elle rappelle ainsi que le GAFI (Groupe d’action financière), dans ses recommandations, estime que ses standards s’appliquent aux monnaies numériques de banque centrale de la même manière qu’aux espèces.
Pour les monnaies numériques de banque centrale, il faudra trouver un équilibre entre la LCB-FT et la protection de la vie privée et des données personnelles. Les règles du cadre LCB-FT concernant les espèces (utilisation libre en-dessous de 1.000 euros en France) constituent un bon précédent pour l’euro numérique.
Plus d'articles du même thème
-
Indy et Swan valident le modèle du compte pro embarqué
Les nouveaux clients d’Indy choisissent massivement d’activer le compte pro gratuit qui facilite leur gestion quotidienne. Pour la start-up, c’est un investissement qui rapporte. -
Le levier de la prospective stratégique au service de la banque de demain
La capacité des banques à anticiper les différents scénarios possibles est désormais un impératif stratégique, estime Alexandra Zana, Vice President, chargée des institutions financières chez Mastercard -
L’euro numérique est devenu une priorité stratégique
François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, a plaidé en commission des finances à l’Assemblée nationale pour un partenariat gagnant entre banque centrale et banques commerciales pour assurer la souveraineté monétaire européenne.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions