
LendingClub donne un coup d’arrêt au marché de la finance participative

Les plates-formes américaines de finance participative traversent une mauvaise passe. Dans le sillage des inquiétudes suscitées début mai par le départ du patron de LendingClub et la découverte de failles dans le contrôle interne, les volumes de prêts compilés par la firme d’analyse Orchard ont chuté de 34% par rapport au premier trimestre, à 2,3 milliards de dollars (2 milliards d’euros). Le recul des volumes collectés par l’étude, qui ne précise pas son périmètre, atteint 15,5% sur un an.
«Après plusieurs années de croissance constante des originations trimestre après trimestre, nous constatons des baisses de volume en 2016, souligne Orchard. Les récentes nouvelles et la volatilité constatée chez plusieurs des plus importants originateurs ont conduit à une réduction de l’activité, mais nous n’excluons pas un rebond de la croissance cette année dans le sillage du retour de la confiance.»
La chute des volumes, qui a atteint 29% chez LendingClub au deuxième trimestre, s’est matérialisée par une perte multipliée par vingt à 81,4 millions de dollars. Malgré un bond de 41% de ses prêts, les comptes d’OnDeck sont eux aussi tombés dans le rouge en raison de provisions doublées. En difficulté depuis plusieurs mois, l’acteur non coté Prosper a pour sa part planifié 171 suppressions de postes, soit 28% de ses salariés, et serait à la recherche d’investisseurs, indiquait Bloomberg en mai.
Les doutes sur la qualité des prêts sont au cœur de ce désaveu. Orchard, qui ne dispose pas encore d’assez de données pour 2015, souligne ainsi que les provisionnements sur crédits du millésime 2014 ont accéléré par rapport aux dernières années et atteignent déjà 6,5% des encours. «Alors que cette tendance peut être attribuée à la détérioration de la performance des prêts, elle est pour l’essentiel due à la croissance continue des plates-formes d’origination de prêts subprimes», note Orchard.
Si LendingClub aurait repris son activité avec Jefferies et négocierait un accord de 1,5 milliard de dollars avec une filiale du gérant Legg Mason, les acteurs tentent aussi de relancer l’appétit des investisseurs en durcissant les critères d’octroi et les taux de leurs prêts. Au deuxième trimestre, les taux moyens concédés aux emprunteurs ont augmenté de 96 points de base selon Orchard, à 16,4%. Sur un an, l’augmentation atteint 57 points de base.
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