
Le fonds de Fleur Pellerin mise sur la licorne Bitfury

Encore une licorne. Avec le bouclage de sa dernière levée de fonds de 80 millions de dollars, le groupe Bitfury, spécialisé dans la vente de matériel lié aux cryptomonnaies, a été valorisé à plus d’un milliard de dollars. Le fonds de l’ex-ministre Fleur Pellerin, Korelya Capital, a mené ce tour de table avec une participation d’environ 20 millions. Parmi les autres investisseurs, on trouve le fonds Galaxy Digital de Mike Novogratz, spécialisé dans les cryptomonnaies, le conglomérat Dentsu, le fonds australien Macquarie, Daiwa, Lian group, le fonds européen Armat, le hedge fund suisse Jabre ou encore l’assureur mutualiste français MACSF et l’assureur luxembourgeois Foyer.
«Ce placement privé va permettre d’amener notre gouvernance d’entreprise à un autre niveau, d’élargir les options de notre stratégie financière et va nous donner une position idéale pour notre prochaine phase de croissance à mesure que le marché devient mature», précise George Kikvadze, vice-président de Bitfury dans un communiqué. Fondé en 2011 et basé à Londres, Bitfury est le leader européen des puces et des installations informatiques dédiées au minage de cryptomonnaies. «C’est une société très profitable avec plus d’un demi-milliard de revenus», détaille Antoine Dresch, cofondateur de Korelya Capital qui possède désormais un siège au conseil d’administration. «C’est un acteur d’infrastructures qui peut se développer. L’Europe a un coup à jouer dans cette industrie», ajoute-t-il.
Avec à sa tête, le Letton Valery Vavilov, le groupe Bitfury est en effet un mastodonte européen. L’entreprise emploie 700 personnes dans quinze pays à travers le monde et gère cinq centres de données spécialisés dans la validation de transactions en cryptomonnaies, localisés en Islande, au Canada, en Géorgie et en Norvège. En plus de la vente de matériel, une autre de ses activités consiste à développer des technologies blockchain pour des clients comme le gouvernement ukrainien. Sa marge dépasse les 20%.
Avec ces capitaux, Bitfury compte développer son expertise technologique et l’élargir dans les marchés adjacents tels que l’intelligence artificielle. Cette levée de fonds constitue surtout un préambule à une prochaine introduction en bourse, à Amsterdam où se situe le siège du groupe, à Hong Kong ou à Londres, selon Bloomberg. Si l’IPO a lieu dans les deux prochaines années, Bitfury visera une valorisation de 3 à 5 milliards.
Plus d'articles du même thème
-
Qileo lance le compte pro éthique
Une nouvelle banque digitale voit le jour pour occuper le créneau de la responsabilité environnementale avec un package qui ne finance que des projets à impact écologique. -
Pennylane lève 75 millions d’euros pour rafler le marché des TPE-PME
La comptatech compte accélérer son développement technologique et commercial afin d’attirer un maximum d’experts-comptables et leurs clients avant le passage à la facturation électronique. -
Plaid voit sa valorisation fondre de moitié lors de son dernier tour de table
La fintech a levé 575 millions de dollars, la valorisant 6,1 milliards de dollars, contre 13,4 milliards quatre ans plus tôt.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions