
Le consortium B3i appelle à tester sa blockchain

Rejoignez-nous ! Voilà l’appel à candidatures lancé ce dimanche à Monte-Carlo (Monaco) par les quinze assureurs et réassureurs du groupe B3i réunis autour de la technologie blockchain. Créé en octobre 2016 par Aegon, Allianz, Munich Re, Swiss Re et Zurich Insurance, ce consortium s’est déjà agrandi en février dernier pour accueillir quinze membres en tout. Il a présenté dimanche son premier prototype, une plate-forme de partage des données des contrats de réassurance entre assureurs, réassureurs et courtiers. Sur un même registre, les participants verront qui a souscrit tel risque, pour quelle prime, quels sinistres ont été remboursés, à quelle date, etc.
Cette mutualisation des infrastructures de gestion des données doit permettre à ses utilisateurs de réaliser 30% de gains d’efficacité, a estimé Paul Meeusen, directeur de la trésorerie chez Swiss Re. La plate-forme «réconcilie les données entre différents acteurs, supprime les tâches faites en doublon, réduit les temps d’attente, et limite les risques opérationnels». Pour, in fine, réduire le prix des contrats de réassurance.
«Pour la première fois de l’histoire nous pouvons partager notre administration et nos processus tout en gardant le contrôle et la propriété de nos données», s’enthousiasme Sylvain de Cron, responsable de la R&D chez Aegon.
Le but est que tous les assureurs, réassureurs et courtiers testent la plate-forme dans les quatre mois à venir. «L’historique de travail en commun de notre industrie n’est pas fantastique, a concédé Christian Mumenthaler, PDG de Swiss Re. En cela, j’admire souvent le secteur bancaire.» Et Denis Kessler, PDG de Scor, de renchérir : «La blockchain va partiellement révolutionner ce que nous faisons. Nous avons tenté des initiatives en commun par le passé et elles ont échoué. Mais si nous devions échouer cette fois cela serait un désastre pour nous.»
Le consortium ambitionne de définir les standards d’utilisation de la blockchain dans la gestion des données. A long terme, il souhaite construire l’infrastructure de marché pour gérer tous les contrats de réassurance. Pour commencer, en 2018, il décidera de sa structure légale pour «gagner en agilité dans les décisions» et développera d’autres cas d’usage.
«Vous avez un ticket d’entrée, vous pouvez voir à quoi ressemble le produit et comment nous travaillons en commun», a encouragé Fei Zhang, responsable de la blockchain chez Allianz. Willis Towers Watson a annoncé dans la foulée avoir signé.
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