
La peur du défaut sur prêts fait chuter Funding Circle en bourse

La chute est sévère. La valeur de l’action de Funding Circle, spécialiste britannique de la finance participative, a plongé jusqu’à 26% jeudi matin à la bourse de Londres. Elle s’est légèrement reprise dans la journée pour clôturer en baisse de 19,68%. Le titre a ainsi perdu près de 40% de sa valeur par rapport à son introduction en bourse en septembre dernier.
Cette plongée a été initiée par la publication des notes des analystes de Citigroup qui ont baissé de moitié leurs prévisions sur le prix du titre. «Il y a des preuves de détérioration du crédit», a expliqué Josh Levin, analyste chez Citi. Les experts se basent sur les mauvaises performances, publiées mardi, de Funding Circle SME Income, le véhicule coté de la société mère dédié au financement des PME au Royaume-Uni, aux États-Unis, aux Pays-Bas et en Allemagne. «Il n’y a pas encore de certitudes que Funding Circle connaît des risques de défaut, mais nous nous attendons à ce que les investisseurs prennent en considération cette forte probabilité», précise Josh Levin, cité par Bloomberg. Le fonds a connu une baisse de la valeur nette de l’actif par action (NAVPS) de 2,7% sur la période de mars à septembre bien que la valeur liquidative (NAV) ait progressé de 5,8%, pour s’établir à 326 millions de livres contre 308 millions de livres précédemment.
Ces mauvais résultats sont liés à «l’augmentation des insolvabilités personnelles au Royaume-Uni car les salaires peinent à suivre le coût de la vie», note Funding Circle SME dans un communiqué. Si la plate-forme Funding Circle est en train d’étendre ses activités en Europe et aux États-Unis, près de 70% de ses revenus proviennent de crédits aux entreprises britanniques, ce qui la rend particulièrement vulnérable au risque de défaut de paiement. La société a ainsi été à l’origine de 564 millions de livres de prêts au troisième trimestre, un montant record, dont 377 millions au Royaume-Uni.
«S’il y avait un problème, les gens ne seraient pas en train d’investir des milliards de livres dans nos prêts», a déclaré Samir Desai, directeur général de Funding Circle, à Bloomberg se voulant rassurant. Ce dernier a mis en avant les récents appuis reçus par le hedge fund américain Waterfall Asset Management, qui financera un milliard de livres de prêts sur deux ans, et le gestionnaire de portefeuille Alcentra aux États-Unis.
Plus d'articles du même thème
-
L’étrange disparition de la plateforme de crowdfunding Koregraf
Inter Invest ferme la société un an seulement après l'avoir achetée. Fin février, la présidence avait été confiée à Jérôme Bulté, un manager de transition lié à seize procédures collectives. -
La Première Brique structure un LBO avec iXO Private Equity et Elige Capital
La plateforme lyonnaise de crowdfunding immobilier fait entrer le duo en qualité d'actionnaires minoritaires dans le but d'élargir son offre et d'accélérer son développement. -
Comment Elisa Muntean veut lancer le "troisième acte" de ClubFunding
La nouvelle directrice générale du groupe confie les premiers éléments de sa feuille de route pour accélérer l’internationalisation et la diversification de l’entreprise familiale.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions