
Klarna fait un pas dans le marché français du paiement fractionné

L’annonce a de quoi faire trembler le marché. Klarna, le géant européen du «buy now pay later» (ou paiement fractionné), s’est officiellement lancé hier en France. La fintech suédoise compte proposer, dans un premier temps, une solution de paiement en trois fois sans frais.
Arrivé en France il y a un peu de plus de dix ans, le paiement fractionné gagne en maturité : il pourrait atteindre les 10 milliards d’euros à la fin de l’année, contre 6 milliards d’euros en 2019. Klarna arrive dans un marché déjà bien rodé, avec des acteurs établis du côté des banques traditionnelles comme l’offre récente de la Banque Postale, des fintechs qui gagnent du terrain comme Pledg et Alma ou encore des géants comme Paypal.
Face à la multiplication des offres, le risque de crédit s’accroît. «Nous nous assurons de la sécurité financière de nos clients : à chaque fois qu’il y a une demande d’achat, nous évaluons la solvabilité du client», déclare à L’Agefi Eric Petitfils, responsable des ventes et des partenariats en France chez Klarna qui assure n’avoir «aucune motivation à pousser les gens à consommer au delà de leur solvabilité». Face à un client en difficulté de paiement, la fintech prévoit d’engager une discussion avec lui, puis de procéder à des frais de pénalité en cas de non-paiement. Elle assure garantir le paiement du marchand, ainsi que le risque de crédit et de fraude.
Les régulateurs s’emparent aussi du sujet. Au Royaume-Uni, la Financial Conduct Authority (FCA) a consacré un rapport sur les risques liés au paiement fractionné et différé, observant qu’un client sur dix n’est pas en mesure d’honorer ses remboursements. De son côté, la France se positionne en faveur d’un renforcement de la directive européenne sur le crédit à la consommation, que Bruxelles doit prochainement réviser. Mi-mai, dans son Baromètre mensuel de l’inclusion financière, la Banque de France s’est penchée sur le risque de surendettement sur le marché. L’institution a constaté une légère hausse des dépôts de dossiers de surendettement en raison de licenciement, même si les nouveaux crédits à la consommation ne figurent pas dans son étude.
Pour opérer, la fintech a reçu en 2017 un agrément délivré par l’Autorité de supervision financière suédoise. Après le paiement fractionné, Klarna envisage de lancer le paiement différé en France, solution qu’elle propose déjà dans d’autres pays. Fondée en 2005, la société valorisée 31 milliards de dollars revendique plus de 250.000 commerçants clients et 90 millions de consommateurs dans le monde.
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