
Vivendi confirme son emprise sur l’Italie

Déjà actionnaire de Telecom Italia à hauteur de 24,9%, Vivendi continue à pousser ses pions en Italie. Mediaset et le groupe de média français ont annoncé vendredi après Bourse la signature d’un accord « stratégique et industriel engageant ». Dans ce cadre, Vivendi va échanger 3,5% de son capital contre 3,5% de celui de Mediaset et l’intégralité du capital de Mediaset Premium, société de télévision payante aux deux millions d’abonnés.
Au cours de vendredi, la part de Vivendi représente environ 880 millions d’euros, soit 6,1 fois plus que celle de son interlocuteur italien. Ce qui valorise Mediaset Premium à 828 millions d’euros.
Le groupe de Silvio Berlusconi contôlait 89% de sa filiale. Vivendi acquiert donc en même temps la participation de 11% dans Mediaset Premium détenue par Telefonica. Une source citée par Bloomberg précise que la transaction avec l’opérateur de télécoms espagnol serait réalisée en numéraire.
Le groupe italien précise que Vivendi ne siégera pas à son conseil et que le groupe français ne pourra pas dépasser la barre de 5% du capital pendant une période de trois ans.
Création d’une plate-forme mondiale de télévision sur internet
L’accord, qui devrait être bouclé dans les mois qui viennent sauf obstacle des autorités de la concurrence, comprend également un volet industriel à vocation internationale. Il porte sur «la production et la distribution en commun de programmes», ainsi que sur «la création d’une plate-forme mondiale de télévision sur internet en ‘over-the-top’ (OTT)», précise Vivendi dans un communiqué. OTT signifie diffusion d’un contenu par contournement, qui ne passe pas par un opérateur de réseau traditionnel comme une compagnie de câble ou de téléphone : son acteur le plus connu est le géant américain de la vidéo Netflix. On peut citer également Hulu, Sling TV ou Crunchyroll.
La cession de Mediaset Premium répond à la contrainte que fait peser la concurrence de Sky sur la croissance de ses abonnés. Tandis que pour Vivendi, qui possède déjà Canal+ et la société de production Studiocanal, l’accord capitalistique et industriel lui permet de constituer un début d’empire des médias en Europe du Sud (le groupe Mediaset est également présent en Espagne), capable de rivaliser avec Sky et Netflix. «Avec Mediaset Premium, Vivendi élargit de manière significative sa présence dans la télévision payante en Europe, portant sa base d’abonnés individuels totale à plus de 13 millions, dans un marché italien offrant d’importantes perspectives de croissance», indique la société française.
Plus d'articles du même thème
Sujets d'actualité
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions