
Vivendi cède en grande partie aux demandes de Psam
La passe d’armes attendue entre Vincent Bolloré et Peter Schoenfeld lors de l’assemblée générale de Vivendi le 17 avril n’aura pas lieu. Le groupe de médias et son actionnaire récalcitrant ont fait la paix hier après avoir réussi à rapprocher leurs positions sur la politique de dividendes. «Nous avons souhaité trouver un consensus avec certains de nos actionnaires minoritaires même s’il en résulte de moindres marges de manœuvre pour Vivendi», explique avec une légère pointe de regret Arnaud de Puyfontaine, le président du directoire de Vivendi.
Après avoir farouchement défendu son opposition à un relèvement de son dividende, le groupe de médias a accepté d’importantes concessions. Selon l’accord trouvé avec Peter Schoenfeld Asset Management (Psam), Vivendi s’engage à verser 6,75 milliards d’euros sous forme de dividendes, contre les 3 milliards initialement prévus par le groupe. Le fonds américain réclamait 9 milliards. 1 euro par action sera versé dès le quatrième trimestre 2015 puis 1 euro au premier trimestre 2016. Ces distributions exceptionnelles s’ajouteront à l’engagement que Vivendi avait pris de verser 1 euro par action en 2016 et encore 1 euro l’année suivante. Le groupe maintient également son projet de rachats d’actions de 2,7 milliards d’euros, même si le cours actuel du titre rend impossible sa mise en œuvre.
Même s’il n’a pas obtenu entière satisfaction, «la décision de Vivendi d’augmenter les distributions aux actionnaires et de clarifier sa politique d’allocation du capital va créer de la valeur pour tous les actionnaires», est persuadé Psam. Le fonds a donc retiré ses deux résolutions. Contrairement à sa précédente position, l’actionnaire s’est également engagé à voter contre la résolution déposée par PhiTrust visant à annuler la mise en place des droits de vote double chez Vivendi et il «encourage les autres actionnaires à faire de même». Enfin, s’il a un temps critiqué l’influence de Vincent Bolloré chez Vivendi, Peter Schoenfeld estime désormais que «son soutien de long terme, comme actionnaire de référence ainsi qu’au sein du conseil de surveillance, sera important pour le succès du groupe».
Vivendi et Psam se sont donné deux ans avant de faire un point sur la réussite de la stratégie du groupe. Après cette période, des distributions complémentaires pourraient être envisagées si Vivendi n’a pas eu besoin de toute sa trésorerie pour financer ses acquisitions.
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