
Vestas fait appel à un vétéran d’Ericsson pour piloter son redressement
L’annonce d’un changement de directeur général chez Vestas a éclipsé aux yeux des investisseurs une perte trimestrielle supérieure aux attentes, si l’on en croit la hausse de 5,4% de l’action du fabricant d’éoliennes hier. C’est le Suédois Anders Runevad, après 24 ans de carrière chez Ericsson, qui remplacera à partir du 1er septembre Ditlev Engel, en poste depuis 2005. Le rythme d’expansion du marché des éoliennes ayant été moins élevé que prévu, celui-ci a été confronté à des capacités de production excédentaires qui ont nécessité une restructuration profonde du groupe danois, en lui faisant perdre l’an dernier la place de leader mondial qu’il occupait depuis l’an 2000.
«C’est maintenant le moment opportun pour procéder à ce changement» à la tête de Vestas, a commenté le président du conseil d’administration Bert Nordberg, qui a lui-même travaillé au sein de la coentreprise Sony-Ericsson. Le nouveau directeur général devra mener à bien la réorganisation du groupe fondée sur une diminution des coûts fixes, une baisse draconienne des investissements et une meilleure efficacité des capacités de production et de l’allocation du capital.
Après huit trimestres consécutifs dans le rouge, le retour à une croissance rentable semble particulièrement ardu. La perte nette de 62 millions d’euros enregistrée par Vestas entre avril et juin se révèle bien supérieure à celle de 9 millions anticipée par le consensus et à celle de 8 millions sur la même période de 2012. La baisse d’un tiers des livraisons d’une année sur l’autre s’est traduite par une contraction de 1,5 point de la marge d’exploitation hors exceptionnels, qui ne dépasse pas 1%.
La dette nette de 779 millions d’euros à fin juin a en revanche baissé de 20% d’un trimestre sur l’autre; elle représente 1,5 fois l’excédent brut d’exploitation contre 1,8 fois au 31 mars. Grâce à des investissements réduits à 150 millions et à une reprise attendue des commandes outre-Atlantique, Vestas s’engage sur une prévision de cash flow libre de «200 millions d’eurosau minimum» pour l’ensemble de l’exercice, proche des 197 millions dégagés au deuxième trimestre. Il maintient sa prévision d’une marge d’exploitation récurrente «d’au moins 1%», avec un chiffre d’affaires en repli de 24% à 5,5 milliards. La réduction des effectifs de 1.800 personnes attendue cette année débouchera sur «moins de 16.000 salariés d’ici fin 2013».
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