Veolia cherche à conforter sa notation de crédit avec une dette hybride

Le groupe présente l’opération aux investisseurs aujourd’hui et demain. La moitié du produit de l'émission sera considérée comme des fonds propres
Olivier Pinaud

Veolia Environnement ne chôme pas dans la gestion de sa dette. Après avoir lancé en fin d’année dernière deux opérations de rachats de lignes obligataires en euros et en dollars, le groupe de services à l’environnement (distribution d’eau, traitement des déchets…) prévoit d’émettre pour la première fois des titres de dette hybride subordonnée, en euros et en livres. Deux présentations financières sont planifiées pour détailler l’opération aux investisseurs, la première aujourd’hui à Paris et la seconde demain à Londres. Le placement est coordonné par Deutsche Bank et Société Générale, avec Bank of America Merrill Lynch, HSBC et Morgan Stanley comme co-teneurs de livres. La taille et les modalités de l’opération dépendront des conditions de marché.

En se présentant si tôt dans l’année auprès des investisseurs, Veolia Environnement peut espérer pouvoir profiter de la dynamique du marché de la dette sur la lancée de 2012. Et renforcer ainsi dans des conditions favorables ses fonds propres. Le caractère mixte des titres de dettes hybrides leur permet en effet d'être considérés en partie comme des capitaux propres par les agences de notation. S&P et Moody’s ont indiqué vendredi que la moitié du produit de l’émission serait comptabilisée en fonds propres, selon leur méthodologie habituelle.

Cette émission permettra au groupe de services à l’environnement de consolider son profil financier et sa notation auprès des agences alors que l’année 2013 s’annonce compliquée en raison de la faiblesse de la croissance en France et en Europe. En octobre, S&P a adopté une perspective «négative» sur la note BBB+ du groupe en raison d’une dégradation de l’environnement économique.

Compte tenu de la situation de trésorerie de Veolia, une sortie du groupe de la catégorie «investissement» serait financièrement peu coûteuse, estimaient récemment les analystes de Morgan Stanley. En revanche, elle pourrait contraindre Veolia à réduire un peu plus ses investissements, ce qui serait néfaste pour la croissance future des résultats. Elle pourrait aussi peser dans les négociations de longs contrats avec les donneurs d’ordres.

En levant une dette hybride, Veolia imiterait son concurrent Suez Environnement qui avait émis par cette voie 750 millions d’euros en septembre 2010. Toujours dans le secteur des «utilities», le produit a également été récemment employé par l’allemand EnBW.

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